Rikako, jeune lycéenne tokyoïte, déferle en province dans un lycée de Kōchi. Centre de toutes les attentions, cette « étrangère » chamboule un monde et une amitié : celle qui lie Yutaka et Taku. Taciturne et mystérieuse, la demoiselle en devient soudainement fascinante, véritable symbole de féminité pour de jeunes hommes desquels l’enfance s’éloigne et source inaltérable de jalousie pour de jeunes femmes craignant que l'élu de leur cœur ne tombent sous le charme de la personnalité hautement magnétique de celle-ci. Le brouillard se dissipe autour de Rikako au fil des souvenirs que nous partage Taku comme des photographies bien trop longtemps mises de côté et que l’on déciderait de ressortir du fond d’une armoire pour que se réaniment sous un autre jour les méandres d’un temps enfuis.
L’adolescence est une période bien souvent explorée pour y installer des romances, à la fois composée de mouvements et de changements, propice aux incertitudes. Taku navigue constamment entre elles, son corps tout entier brinqueballé par le typhon Rikako qui cristallise l’ambiguïté du sentiment amoureux, sa complexité. Le lycéen se laisse porter par ses vents puissants qui le font dériver hors de sa province, dans la capitale japonaise. Car s’il ne s’en rend pas encore compte, visiblement bien respectueux de l’attachement grandissant qu’éprouve son ami Yutaka pour Rikako, Taku s’éprend d’elle et elle de lui.
S’entrecroisent et s’entrechoquent alors deux jeunes âmes que la nostalgie, déposant sur les moments dérobés son doux et délicat linceul, finira par réunir. Leurs sentiments, autrefois vaste océan déchaîné, trouvent un équilibre et s’apaisent, à l’image, éloquente, de l’ultime séquence : un métro, adolescence houleuse quittant le quai, que Rikako laisse s’enfuir pour que vienne la rejoindre Taku et, qu'au-delà des frictions passées, se fasse enfin la lumière sur un amour longuement couvé.