Philippe Roizès retrace l'évolution rap français (parisien et sa banlieusard, marseillais...) en faisant une petite halte sur le rap londonien. Le documentaire souligne le caractère universel du rap comme moyen d’expression des luttes sociales et identitaires. Le film donne la parole à de nombreux acteurs majeurs de la scène rap française, tels que Solo, Akhenaton, Faf Larage, Mombi, Sat, Hamé, Yazid, Imhotep..., qui partagent leurs visions et expériences. Ces interventions enrichissent le récit en offrant une variété de perspectives, depuis les débuts du mouvement jusqu’à ses mutations contemporaines.
Roizès déconstruit les clichés associés au rap : la violence, le machisme ou la superficialité. Il démontre que derrière les punchlines se cachent souvent des revendications sociales, des réflexions philosophiques et des récits authentiques. Cette approche éducative permet de réconcilier le grand public avec un genre souvent stigmatisé. Le documentaire insiste sur l’importance des mots dans le rap, considéré comme une forme de poésie moderne. Il met en lumière la richesse lexicale, les jeux de mots et les références culturelles qui font la force du rap français.
Bien que le contenu soit riche, la réalisation reste assez conventionnelle, avec une succession d’interviews et d’images d’archives. Certains spectateurs auraient peut-être souhaité une approche plus immersive ou audacieuse. Le documentaire se concentre sur des figures établies et consensuelles, laissant de côté certains artistes plus underground ou controversés. Cela peut donner une vision un peu édulcorée de la diversité du rap français. Si l’ancrage local du rap français est bien traité, le lien avec la scène internationale, au-delà des origines américaines, aurait pu être approfondi.
On notera la première apparition de la jeune et prometteuse rappeuse Keny Arkana.
Source : lerapcetaitmieuxavant.fr