Fin 2012, j'avais beaucoup aimé Hors les murs le premier long métrage de David Lambert. Grosse attente donc pour Je suis à toi, et une petite anxiété aussi. Car on le sait, le passage au deuxième film est souvent délicat, voir raté. Ce n'est, heureusement, pas le cas ici. J'en suis ressorti en vrac. Pour être honnête, j'ai passé la dernière en pleurs. Et chose rare, en repensant au film pendant le reste de la journée, les larmes me montaient encore. C'est simple, Je suis à toi est un condensé d'émotion(s). C'est à la fois brut, tendre, doux, cru, intelligent, drôle, triste, absurde, léger, réaliste. Si on retrouve les mêmes qualités de mise en scène et d'écriture que pour Hors les murs, tout est ici un peu plus maitrisée. Les deux histoires d'amour, dont une seule sera partagée, sont magnifiques. Sur fond de crise sociale, on est là devant trois très beaux portraits, trois solitudes, toujours sans une once de pathos ni de lourdeur. Et tellement de scènes magnifiques. Les trois acteurs principaux (et les autres aussi) : Nahuel Perez Biscayrat, jeune acteur argentin, Jean-Michel Bathazar, vu chez les Dardenne ou dans le récent Un début prometteur et Monia Chokri, actrice fétiche de Dolan, sont formidables. Ils rendent d'entrée leurs personnages attachants et sont aussi pour beaucoup dans la réussite du film. Film qui est, à ce jour pour moi, l'un des plus beaux de l'année. Un film d'amour(s), sensible, touchant, bouleversant. On attend donc la suite avec impatience pour David Lambert.