Nous sommes à Rio en 1971, dans une famille aisée vivant dans une magnifique maison devant la plage d'Ipanema. Les 5 enfants vivent une vie idyllique, rythmée entre les baignades et le volley sur la plage avec leurs amis. Le père ancien député du parti Travailliste, aujourd'hui ingénieur et sa femme Fernanda semblent former la famille intellectuelle et privilégiée exemplaire des années soixante-dix sous le soleil radiant d'Ipanema. Un jour Marcelo, le plus jeune des enfants qui écrira par la suite Ainda Estou- Aqui dont est adapté le film de Walter Salles, ramène un petit chien de la plage qu'ils finissent par garder. Alors que tout semble aller pour le mieux, l'angoisse de la répression militaire monte jusqu'à la perquisition de Rubens par des hommes mystérieux venant le chercher chez lui.


La vie de rêve s'arrête brusquement pour les enfants lorsque Rubens disparait et ne revient pas malgré les heures, jours, semaines qui passent. A partir du départ de Rubens, Fernanda nous emmène dans son inquiétude, son courage face aux militaires durant son interrogatoire, et sa manière d'expliquer la situation aux enfants dans l'incompréhension. Nous plongeons dans sa profonde angoisse de ne pas savoir si son mari s'est exilé en silence, ou si la junte l'a torturé puis tué. Elle peine à trouver des réponses face un régime militaire cachant même le faite d'avoir embarqué son mari. Mais la vie continue et nous vivons à travers elle le quotidien de la gestion d'une famille seule et de Fernanda rongée par le doute, l'angoisse du futur et d'explications rassurantes à raconter aux enfants pour les préserver.

Nous suivons donc la descente au enfer de cette famille qui éclate, comme beaucoup d'autres qui subissent le même sort de voir des proches, amis ou collègues disparaîtrent sans raison d'un jour au lendemain et qui voient leurs vies changer brusquement parfois par l'exil, et plongent dans des décennies d'angoisse et également de culpabilité, pour avoir pu partir et reconstruire une nouvelle vie, avant d'avoir des réponses des années plus tard sur la réelle histoires de leurs proches.


En définitive, Walter Salles nous plongent dans une réalité du passé, tristement partagée par de nombreuses familles Brésiliennes, mais aussi Sud-Américaines de manière générale comme en Argentine ou au Chilie durant la même période. Le film vient nous rappeler la fragile stabilité de la démocratie et qu'il est de la plus grande importance d'avoir des films comme celui ci ou livres, œuvres qui contribuent aux devoirs de mémoire pour ne pas oublier les crimes commis par les dictature militaire de l'époque.

LaSudestada
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