• Cours Thomas, cours !
• Où ça ? Où ça ?
• Au rayon papier toilette ! Couuuuurs !
• C'est pas plus important de se concentrer sur les conserves ?
• Non ! J'ai lu sur Facebook que tout le Monde achète du PQ, il fait qu'on en rafle avant qu'il n'y en ait plus !
Sous les cris de mon cousin je pousse les consommateurs dans le Auchan bondé, je saute au dessus d'une grand-mère, je tacle une femme enceinte et j'ignore même le rayon manga pour courir vers le rayon papier toilette.
Une fois arrivé en face du précieux sésame en ayant perdu à l'entrée du rayon mon cousin et son caddie j'entends quelqu'un tousser en ma direction. J'esquive le glaire de Coronavirus tel un maître contorsionniste et fonce vers la sortie du rayon en jetant en un panier exceptionnel le papier toilette dans le caddie de mon cousin.
Puis tels deux rednecks américains nous nous sommes dirigés vers la caisse en n'oubliant pas de prendre des chewing-gums pour cette fin du monde à prévoir (d'après mon cousin ).
• On dirait vraiment un début de film post-apo tu trouves pas Thomas ?
• Faut croire, on devrait voir des films pour se préparer.
• Au fait t'as vu "Je suis une légende" ?
Et c'est ainsi qu'une fois rentré dans mon bunker (ma chambre du Crous) que j'ai lancé je suis une légende sur ma tablette. Le film était plutôt sympathique à ces balbutiements, la relation avec le chien était top, les décors agréables (même si clairement en deçà d'une réalité tangible au point de vue d'un effondrement, mais bon ça reste Hollywood on va pas trop en demander), les accès de folie avec les mannequins touchants, bref je pensais avoir affaire la à un bon film traitant de la solitude en cas d'effondrement/apocalypse, on voit même Will Smith effectuer les gestes Barrière en mettant du gel hydro-alcoolique. Ça devrait faire plaisir à Olivier Véran tiens.
Puis arrive cela :
Le toutou meurt
Et la le film devient aussi chiant que vide, un peu comme aller faire ces courses en Italie à présent. On aurait pu croire que la mort du dernier compagnon de Will Smith (je l'appelle encore Will Smith parce que Will Smith est Will Smith dans tous ces films) permettrait d'explorer la folie de son personnage confronté à la perte de son dernier camarade.
Mais faudrait pas que le spectateur se sente trop mal vous voyez donc on rajoute deux personnages. Et la le film perd son intérêt et je découvre qu'il m'a menti et pas un petit mensonge, un énorme, un digne de Goebbels.
Le titre "Je suis une légende" n'est plus respecté car :
Will Smith n'est pas le dernier survivant.
Je suis une légende.
Eh bien, non.
Le principe du titre était qu'il devait être le dernier représentant, l'ultime baroudeur, l'immunisé, le mythe, après lui il ne devait rien rester !
Mais en mettant ces deux pauvres tanches avec ce gamin aussi transparent que la réaction française contre le Covid, on perd le principe du titre et donc l'intérêt sous-jacent du film.
Le personnage de Will Smith n'est pas une légende, il n'est qu'un chercheur trop borné pour suivre la réaction mondiale de mettre les immunisés en sécurité préférant s'entêter à chercher son vaccin à l'épicentre de l'épidémie.
Pas par nécessité car il est seul, mais par choix.
Je ne parlerais pas de cette scène de fin alternative qui me rappelle à chaque instant à quel point ces infectés sont ratés visuellement et qui leur donne une pseudo-conscience qui sort d'un chapeau.
Pour conclure les amis faites comme Will Smith utilisez du gel hydro-alcoolique, faites des tractions, adoptez un chien (le Shi-Tzu n'est pas recommandé) et taffez un peu vos bases de Chimie car d'après BFM la fin est proche...
(PS : Je passe un véritable message ici, protégez nos aînés et aidez les pour les courses pour qu'ils n'aient pas à sortir, ce sont les plus vulnérables à ce qui est en train d'avoir lieu.)