Un film mineur de Fassbinder certes, tourné pour la télévision la même année que Le Rôti de Satan ou Roulette chinoise, mais un film d’une force terriblement efficace sur la condition ouvrière en Allemagne dans les années soixante-dix et – et surtout doit-on dire puisque c’est ce qui confère à Fassbinder son éternité – sur la redoutable structure familiale œdipienne dont on ne sort qu’à condition de n’y être jamais entré ! La mise en scène enchaîne des moments du présent, du passé et d’un « futur du passé » au point que l’on ne sait plus parfois quel est le temps actuel. En cela, Fassbinder montre qu’il a parfaitement retenu les leçons de la psychanalyse en démontrant que l’inconscient (ou ce qui en tient lieu) n’a pas d’âge. La distribution est d’une justesse totale, la palme revenant bien sûr à Vitus Zeplica, parfait dans son rôle de gentil jeune homme poussé à bout par ses pulsions incompatibles avec les « réalités » de la vie sociale et professionnelle. Un beau et grand film dont on sort quelque peu éprouvé !
Maqroll
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le 26 juil. 2014

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