L'affaire Patrick Dils est une honte pour le système policier français, pour le système judiciaire français, pour le système pénitentiaire français. Au milieu de toute cette honte se trouvait un homme accusé sans élément, puis condamné sans preuve pour le meurtre de deux enfants qu'il n'avait pas commis.
Je voulais juste rentrer chez moi est dans la lignée de Flic, tout simplement. Yves Rénier parvient à faire passer trois messages magistraux. Le premier est qu'il faut en finir avec le culte de l'aveu, les aveux d'un suspect ne sont crédibles que s'ils ont été recueillis loyalement (l'interrogatoire de Patrick Dils devrait être enseigné en école de police tant il recouvre tout ce qu'il ne faut pas faire). Le second est qu'il faut se fier à la rigueur méthodologique lors de l'examen de la scène de crime et noter scrupuleusement tout manquement à cette rigueur méthodologique (le thermomètre cassé du médecin légiste qui a "mesuré" la température des corps des enfants lors de son arrivé sur la scène de crime en est l'illustration). Le troisième est qu'il faut que la justice française admette plus facilement qu'elle peut se tromper (Il a fallu cinq décisions de justice pour que l'innocence de Patrick Dils soit reconnue) lorsqu'elle se base sur une enquête de mauvaise qualité.
Yves Rénier réussit à mettre en image ce pourquoi Patrick Dils a pu survivre à ce qu'il a vécu : il avait le soutien inconditionnel d'une mère magistralement incarnée par Mathilde Seigner.
Au final, ce téléfilm mérite un 7, 5 pour la distribution et 2 pour la réalisation. Une fois encore, le téléfilm pêche par l'absence de bande originale.