Jessie

Ah, j'avais longtemps espéré cette adaptation. Tiré d'un roman de Stephen King au succès mitigé (on est bien loin du consensus Misery), Jessie était un thriller minimaliste plutôt corsé qui parvenait à nous faire suivre le calvaire d'une femme dans une position des plus inconfortables (imaginez la devant des pompiers hilares à devoir expliquer la façon dont tout a dérapé...). Tout en conviant aussi le côté dramatique de l'auteur via un flash back refoulé qui, sans nous emmener trop loin, touche à l'une des thématiques chères à King. Le résultat est une adaptation à la virgule près. Les puristes s’ennuieront comme l'ont fait les fans de comics devant Watchmen. Il s'agit d'une transposition ultra fidèle sur grand écran, avec une photographie correcte (des couleurs un peu saturées) et un casting propre et sans bavures. On retrouve l'humour de King là où il sait en mettre, et tous les détails de l'intrigue, dans leur ordre d'apparition. Ce qui est un petit peu dommage pour l'épilogue, qui aurait pu prolonger le suspense d'une certaine manière, mais qui préfère rester centré sur Jessie, dont l'épanouissement commence à arriver. C'est un peu dommage, la carrure du personnage secondaire ayant pu mérité un film qui aurait sûrement concurrencé massacre à la tronçonneuse.
Seule critique de cette transposition trop fidèle : elle n'a pas été très imaginative pour combler le vide, dans la mesure où, comme dans le livre, l'héroïne parle avec des personnages imaginaires. L'essentiel du film tiendra donc en de nombreux dialogues qui, malgré leur dynamisme (tous sont utiles), font retomber la tension. Attention enfin pour les frileux du gore, quelques petits effets sanglants sont au menu.

Finalement très honnête série B minimaliste, Gerald's game est davantage un film à 7/10 qu'à 8, mais sa fidélité et une indéniable efficacité en font un film bien calibré, et l'un des premiers projets netflix qui parvient à remporter mon adhésion.