Hell yeah !
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Jesus Christ Superstar, opéra rock à succès brille par une esthétique anachronique, les romains y sont habillés en ouvrier du bâtiment, le bon peuple de Jerusalem est figuré par autant de jeunes gens habillés à la mode hippie, les anges sont des avions et l'armée romaine n'hésite pas à sortir les tanks. Ici nulle affirmation de la divinité de Jésus, le film s'intéresse avant tout aux masses, d'ailleurs la couleur est donnée assez vite alors que Judas, chantant la première chanson du film, craint que Jésus ne perde le contrôle sur ses fidèles. Le film entier sonne comme le procès d'un prophète qui apparaît à demi égaré et peu sûr de lui, à mille lieux du Christ qu'on peut trouver chez Pasolini et son aplomb souverain.
Dans un parallèle flagrant avec le mouvement hippie et ses regroupements bigarrés autour de figures prophétiques prétendant apporter de nouveaux arts de vivre. Tout comme les mouvements hippies, Jésus et ses disciples sont méprisés, mais la crainte que la masse béate adoratrice ne devienne une masse révolutionnaire est bien présente, Judas aime Jésus, mais Judas ne pense pas que Jésus est un dieu et a peur de tous ces disciples qui le mettent au niveau d'un Dieu.
Jésus est remis en cause sans cesse, ici il aime Marie-Madeleine qui tient un rôle prépondérant, quand les indigents viennent à lui être soigné on ne voit aucun miracle mais un homme submergé par une foule qui en attend bien plus de lui qu'il ne peut donner.
Seul le roi Hérode (entouré d'une cour savoureusement décadente) mentionnera les miracles célèbres pour les moquer devant un Jésus déjà résigné à son destin, d'ailleurs une fois Jésus arrêté, la foule adoratrice devient foule en colère en voyant leur ancien maître se soumettre ainsi à la mort et à un jugement mortel, elle renie son prophète aussi vite qu'elle l'a adoré. Même alors que Ponce Pilate se refuse à verser son sang, attendant le moindre mot de Christ pour trouver une raison de l'épargner, Jésus reste soumis et silencieux.
Finalement, Judas, dans une scène d'au delà onirique demande à Jésus crucifié pourquoi s'être incarné en ce temps et en ce lieu, pourquoi Dieu ne voudrait-il pas pouvoir utiliser les médias, comme autant de petites piques qui, à la fin du film, semblent achever de mettre Jésus le prophète sur le même plan que ceux d'aujourd'hui, un être aimable mais pas exceptionnel, un homme à qui sa foi aura permis de fasciner les foules mais qui lui aura aussi pris jusqu'aux moyens de se défendre dans son procès final.
Son encrage dans les années 70 donne au film un niveau de lecture supplémentaire, accentué par une esthétique qui ne nous laisse jamais oublier son contexte historique.
Créée
le 17 févr. 2020
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