Jésus Christ Superstar par Ygor Parizel

La fin des années 60 et le début des 70 dans le cinéma américain a vu un revival de la comédie musicale, du moins une tentative, avec plusieurs réussites à la clef comme Cabaret ou Tous en scène. Parmi ce revival, une certaine tendance c'est rapidement dégagé, faisant écho à la culture "hippie" et aux idéaux New Age encore très vivace jusqu'au milieu de la décennie, Jésus Christ Superstar est même une des premières adaptations de comédie musicale de ce celle-ci qui atteindra son sommet avec Hair. Norman Jewison le réalisateur de ce film, déjà auréolé de plusieurs succès critique et public, est un excellent choix pour adapter en film Jésus Christ Superstar, c'est d'ailleurs lui qui est l'élément fort de ce projet car très franchement les chansons tant par leurs textes que par leurs musiques sont plutôt décevantes pour évoquer la Passion du Christ car c'est de ça qu'il s'agit dans ce scénario. Ce script est peut-être trop respectueux de l'orthodoxie chrétienne ? Malgré le fait qu'il s'agisse en fait d'une sorte de transposition puisque il y a un aspect "meta" au récit et des anachronismes assumés. On aurait voulu des digressions et des originalités dans ces derniers jours de Jésus ! Seuls deux ou trois morceaux dans la seconde moitié paraissent plus inspirés (la chanson de Marie-Madeleine et l'hilarante scène de Hérode). Comme précisé avant, Jewison est l'atout majeur de ce film, il se lâche dans les compositions de plan dans des décors grandioses, les chorégraphies sont vraiment magnifiées par sa façon de filmer.