Tiré d'un recueil de nouvelles du même nom de Denis Johnson, Jesus's son met en scène un jeune adulte du surnom de Fuckhead vivant des aventures aussi étranges que pathétiques en plein flower power. Thème redondant s'il en est donc : road movie, sens de la vie, ivresse de la drogue, dramaturgie exacerbée a la "Requiem for a dream", sexe illimité etc...et ben non.
Nous suivons donc ce jeune FH à travers les Etats-Unis dans des fragments de vie de jeune adulte reliés autour de Michelle son amour camée qu'il tentera de satisfaire bien comme mal. Brêves passages donc dans une communauté de fermiers dopés, dans un hôpital comme urgentiste, comme clodos revendeur de cable en cuivre, comme pochtron chez les ploucs, séjour à l'asile, prise de drogue et son ptit lot de cadavres.
Malgré le classicisme du sujet, la réalisatrice MacLean prend du recul, évite tous jugements, tous clichés, contemple et aime ses personnages comme l'écrivain a probablement contemplé son entourage (puisqu'il y a des éléments auto biographiques).
La structure du film aussi n'est pas classique, on passe grâce a la voix off, d'une période à une autre, de la conséquence à la cause, d'où l'étonnement de le voir par exemple au début du film en train de faire du stop couverture autour de lui, ou de le retrouver dans une une autre ville un an plus tard. Des vas-et-vient comme son cerveau lui permet d'avancer : lentement.
Ne pas oublier une scène : celle du ragout de lapin finissant en tragédie existentielle...
