Quel film ! 47 ans après Buñuel, un cinéaste ose enfin aborder de nouveau le thème de la prostitution volontaire traité comme fantasme féminin. (un fantasme intellectuel et non sexuel qui existe bel est bien). Le film est réalisé avec tact, intelligence, décontraction et une certaine pointe d'humour (et aussi avec une bonne dose d'érotisme) Marine Vacth y est sublime. Si les cris d'orfraie des culs bénis et des féministes autoproclamés n'ont aucune importance, il n'en reste pas moins que certains s'offusquent que le film s'abstient de porter un jugement sur son sujet ! Mais justement, quel jugement ? Pourquoi juger ? Il n'y a rien à juger ! Chacun est libre faire ce qu'il veut de son propre corps (y compris à 17 ans, à cet âge on est plus un enfant) et cela ne regarde personne d'autres. Et si le film affirme haut et fort ce principe essentiel, il va plus loin encore en abordant le problème des rapports entre le sexe, le corps et la société : Longtemps diabolisé, on a aujourd'hui tendance à sacraliser le sexe et à en glorifier son aspect intime. Ozon, lui, banalise le sexe, c'est un acte comme les autres, comme le boire, le manger... Le film se garde aussi de tout angélisme, les dangers de la prostitution y sont évoqués, ses aspects sordides aussi, mais le film se préserve bien, et c'est ce qui fait sa force, de ne nous délivrer une quelconque morale. Chef d'œuvre !