Intéressant, Jeune & Jolie traite d'un sujet en vogue depuis quelques années, à savoir la prostitution volontaire. Si l'on ne peut que félicité la justesse du ton, la propreté du film, il n'en demeure pas moins une certaine froideur à l'égare de son personnage féminin, Isabelle, qui semble parfois si superficielle, qu'il faut attendre de la voir agir comme le cliché de l'adolescente en pleine rébellion (la séquence sur le canapé avec le beau père) pour sentir véritablement le personnage exister. C'est dommage car les personnages secondaires sont bien plus soignés. La mère par exemple, on s'attarde bien plus sur ses sentiments contradictoires, et son besoin de comprendre ou le frère, qui est filmé avec beaucoup plus de sensualité, et de mystère, même George, le premier homme qui la paie, a droit à un meilleur traitement.
L'autre point négatif est les chemins sinueux emprunts de clichés que le film emprunte de plus en plus au fil du film. Si le début, la première saison, a droit à un traitement plein de mystère où rien n'est expliqué que par les images et la mise en scène, ensuite ce sont les chansons qui prennent le relai et décrivent l'histoire, l'image n'est plus dès lors qu'une vague illustration, froide presque clinique. Et lorsqu'intervient le climax de la découverte de la prostitution de la fille par la mère, on s'enfonce à peine dans leur relation conflictuelle pour tomber dans le cliché de la rencontre à une soirée parisienne. On sent des efforts et une volonté de sortir quelque chose de tout cela, mais le film laisse une sensation vague, comme si on n'avait au fond, qu'effleuré le vrai sujet.