Ozon se lance dans un ambitieux projet: mêler adolescence et prostitution. Jeune&Jolie laisse entrevoir une jeune fille un peu paumée, qui ne dit pas grand chose, se prostitue et prend des douches. Ni palpitant, ni ennuyeux, on se laisse porter à la suivre, sans mot dire, troquer ses baskets pour des escarpins, et rentrer pour dîner chez maman.
Marine Vacth est sans aucun doute l'atout principal du film : sublimée dans chaque scène, à sa démarche, ses silences, son regards et ses -rares- réponses cinglantes.
Jeune&Jolie fait partie de ces films où, au delà de l'intrigue, quelque chose se passe. Glaçant parfois, d'une triste ironie. Les silences, parfois creux, souvent méprisants accentuent l'élégance presque mystique de notre chère Isabelle.
A mes yeux, ce film ne donne rien à apprendre, et traite d'un sujet grave avec nonchalance. En revanche, il donne à voir dans ses silences, la délicatesse de Marine Vacth, un très beau portait d'une fille un peu paumée.