Canard laquais
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le 7 sept. 2010
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De nouvelles révélations sur le film Jeux de pouvoir, après un an d’absence de nouvelles preuves élèvent le film noté "médiocre", "moyen", au rang de Thriller classieux. Tout d’abord, merci, merci Kevin MacDonald d’avoir fait ça, merci d’avoir porté à l’écran ce que Matthew, Billy et Tony ont porté sur papier. Papier, très important ici le papier, c’est un papier que je fais ici, non ?
Bon. Jeux de pouvoir, State of play, est un film sortit en 2009 et mené par Kevin McDonald qui, après l’Ouganda, revient aux Etats-Unis pour signer un thriller rythmé et doté d’une mise en scène remarquable.
Cal McCaffrey, journaliste expérimenté et ami de Stephen Collins, se voit charger d’enquêter sur le meurtre de l’assistante de Collins. Haut placé dans le gouvernement, Stephen entre dans les méandres d’une enquête d’État aussi complexe que dangereuse. De preuves en témoins, Cal va se rendre compte de l’ampleur de ce qu’il se cache derrière cette affaire.
Plongé dans le monde aussi spécial qu’abondant de détails qu’est celui des journaux, nous oscillions tranquillement dans notre fauteuil entre salles de rédaction bordéliques, labyrinthe newyorkais et appartements stylisés. Dans ces décors plantés, une histoire se dessine, une histoire qui attire l’attention, une histoire de pouvoir, de manipulation, de complots, de journal et de cul. Toute une intro pourrave, un an d’absence et tu reviens avec le bon film d’action du mardi soir ? Jimmy le PDG de la société badass qui veut contrôler le monde et le gentil journaliste qui fait parfaitement son gentil métier qui finit par se faire tuer par le gros méchant qui se fait arrêter par le supra gentil flic parce que le journaliste il était pas assez gentil en fait. Oui, c’est un peu ça oui, les 40 premières minutes. J’insiste sur quarante, parce qu’après c’est plus assis que tu seras sur ton fauteuil, mais cramponné. Le film se lance, les recherches commencent, les connexions se font et les personnages prennent forme. Stephen reste gentiment à sa place en haut d’un haut fauteuil, Cal court sous la pluie d’indic en indic. L’histoire devient de moins en moins opaque parallèlement à l’affaire, on découvre tout à la seconde et ce point précis forge la base de ce que je peux dire sur ce film. C’est un tout qui forme ce sentiment d’avoir vu un film complet, abondant d’infos et de petits détails. Abondance oui, mais qualité, fil rouge et cohérence ? Les décors de Cheryl Carasik absolument sublimes dans lesquels bouger, une photographie pellicule dans laquelle se refléter, un Russell Crowe changé pour s’immerger et un Ben Affleck là où il sait être pour vraiment jouer… c’est un bon départ, mais le scénario alors ? Incroyablement riche en rebondissements et surtout précis sur là où il est, et là où il va. En témoigne la scène de l’enregistrement dans l’hôtel ; une trouvaille scénaristique des plus basiques mais ici placée au parfait moment pour donner du sens à tout un pan de l’histoire. Les personnages restent réalistes : Cal est impliqué personnellement dans l’affaire, Stephen est son ami de longue date, et le film joue habilement sur l’intégrité de Cal, qui sans influencer l’affaire, va jusqu’à la fin garder une loyauté en vers son ami ainsi qu'envers son métier. Sur la corde raide, le personnage de Cal, étant le point de repère fiable du spectateur, se hisse de choix en choix dans notre esprit, qui nous force à classer ce personnage inclassable. Un personnage complexe qui fait partie d’une foule d’autres détails qui nous arrose constamment de nouveautés, de liens et décisions. Flux constant et pourtant triable ; de la même façon que Cal, le spectateur doit déblayer les voies pour en arriver à une conclusion, elle explose et on continue de chercher sur une autre piste. Cette sensation c’est celle du monde journalistique. Il y a le monde du poker au cinéma, celui de la police, des gangs, des détectives, des super héros, des pilotes, des militaires, tous plus ou moins codifiés, mais tous avec une ambiance spéciale, une façon de filmer les décors, les humains, les véhicules… Ce sont des mini-mondes. Si le Pentagon Paper de Spielberg filme ce monde d’une certaine façon et se targue d’avoir réussi, Jeux de pouvoir atteint le haut de ce qu’il est possible d’exploiter en matière de plans, de montage, de mise en scène, de séquençage…tout est aligné pour faire rêver le spectateur assis, ou cramponné, à son fauteuil. Judicieux ou non, aucune importance, c’est le but de ce film, plonger dans un monde réaliste sous des angles qui l’embellisse. Ne cherchez pas ce qui détonne du monde journalistique maintenant vide et austère de notre ère, laissez-vous plutôt emporter par un Thriller poignant et intelligent.
Par Léo Brandazzi
Un reportage spécial du SensCritique Globe.
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Créée
le 8 oct. 2018
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