Road movie prolétarien bien loin des grands espèces et de la quête de soit souvent égocentrique habituellement inhérents à ce genre de films dans la grande tradition hollywoodienne.
Ceci en grande partie dû au fait que Bo Widerberg, si il suit un de ses compatriotes exilé de l'autre côté de l'Atlantique, y choisit d'abord et avant tout une figure très rarement mise en valeur sur les terres qu'il filme : celle d'un syndicaliste épris autant de liberté que de justice sociale.
Ainsi il dresse un tableau nuancé de l'Amérique du début du XXe siècle, où les campagnes crève-la-faim peuvent être aussi bien hostiles qu’accueillantes, peignant le "milieu" hobo sans tomber dans le romantisme ainsi que son versant encore plus méconnu, celui des syndicaliste nomade, aussi bien qu'une justice soumise, du moins idéologiquement, au pouvoir politique et surtout financier.
Ce dernier point est évidement on ne peut plus militant de la part du réalisateur, mais il conserve tout de même une volonté de se limiter à la suggestion, ne confirmant pas tout à fait l'alibi de Joe Hill, se contentant de faire se confronter la droiture de ce personnage face à un tribunal expédiant son jugement, l'ayant finalement condamné avant même le début du procès.