Une belle découverte, ressuscitée en 2015.
La première partie, traversée de l'Amérique, est pleine de poésie et le cheminement rappelle Paris,Texas, Badlands ou encore Days of Heaven (même une pointe de "Once upon a time in America" au début).
La seconde, engagée, tourne au Deux hommes dans la ville (voire au Midnight Express).
Irrésistiblement, la sincérité de Joe nous pénètre, et c'est à ses côtés qu'on découvre New York, puis l'Amérique, ses hobos et ses fermières, ses charmes, mais aussi ses injustices.
La lutte prends alors le pas sur l'émerveillement, et le chemin qui conduit des champs à la chaise est tout tracé: manifestations, grèves, simulacre de justice, emprisonnement, mort.
A la fois Ode à l'Amérique/à l'aventure et plaidoyer pour la force ouvrière, le réalisateur signe ici une oeuvre qui, si elle est engagée, reste pour autant empreint d'une tranquille beauté, et d'un charme ingénu qui nous imprègne durablement. Tant de tendresse chez une personne, même au cinéma, ça n'est pas commun.