La première question qui vient à l'esprit à la fin de la séance (même avant d'ailleurs), et qui finit par être prédominante dans mes pensées, c'est celle-ci: quel est l'intérêt aujourd'hui d'adapter des romans, quand ces derniers sont considérés comme fondateurs, et qui par conséquent, ont été pillés un peu partout ?
Je me dis ça, parce que ce John Carter manque singulièrement d'originalité, et d'ampleur dans sa narration.


Alors oui effectivement, le travail effectué sur le plan technique et tout ce qui concerne la direction artistique, c'est quasiment irréprochable. "Quasiment" car, bien qu'elle soit carré et efficace, la mise en scène d'Andrew Stanton n'est pas formidable. Elle verse trop dans la sobriété, même si le film réserve quelques fulgurances notables. Comme par exemple, la séquence faite en montage parallèle, mélangeant combat furibard et flashback mélancolique. Un très bon moment, que je me dois de saluer, car d'habitude je n'apprécie pas ce type de procédé filmique (souvent mal utilisé).


Il n'empêche que je m'attendais à mieux niveau histoire: quelque chose de mieux structuré, et de plus efficace pour véhiculer de l'émotion. Par exemple, Avatar n'est pas original pour un sou, mais au moins James Cameron fait le job pour aider le spectateur à se plonger pleinement dans son univers.
Ceci dit, j'ai trouvé la première heure du film intéressante. Toute la mise en place du monde crée, l'exposition des personnages et des enjeux... Très bien, j'ai adhéré au délire.


Une fois l'heure passée c'est après que ça se gâte: j'avais la sensation que le récit s'enlisait, qu'il devenait quelque peu redondant. Les informations données sont répétées plusieurs fois. La Princesse de Mars fait un peu potiche (alors qu'elle ne l'est pas vraiment), car elle découvre pendant tout le film des choses, que le spectateur sait depuis des lustres. L'élément de surprise éventé c'est un peu saoulant à la longue. Le côté répétitif est renforcé également par les multiples allers-retours effectués dans le désert. Enfin bref, il y a un faux rythme qui pèse sur le long métrage et cette fâcheuse impression d'assister à une histoire artificiellement allongée.


Je critique beaucoup, mais c'est un honnête divertissement, puis John Carter se conclut de manière formidable avec un plan final (comme si Disney assume enfin le côté SF fantasy) qui donne envie de voir la suite. Malheureusement, ce ne sera pas possible, le public en a décidé autrement...

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le 22 sept. 2015

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Jubileus

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