Johnny lost his gueule

Un bon gros choc. Et un sentiment de malaise à la fin du film, quand la caméra s'éloigne du personnage et le laisse seul pour toujours, rythmée par la musique militaire. C'est sans doute un des meilleurs films sur l'horreur de la guerre et tout ça sans même avoir besoin de montrer les combats. La vision de leur résultat est suffisante et la plongée dans le cerveau de la victime est parfaitement mis en scène. A la fois sur les petits riens auquel il se raccroche pour ne pas perdre son humanité mais aussi les moments de rêves sous drogues qui le ramène à tout ce qu'il a perdu.

C'est presque un double huis clos. A la foi dans la chambre d'hôpital et aussi dans la tête du soldat. C'est puissant et ça touche profondément. Juste quelques pensées et quelques dialogues marquant qui rappelle que derrière chaque mort ou blessé il y a une personne et des destins qui sont brisés. Et pourtant le sujet est on ne peut plus casse gueule mais quand il y a autant de talent dans la mise en scène, le couplet antimilitariste sonne quand même beaucoup mieux que dans la bouche d'une prétendante à miss France.

C'est agréable quand un réalisateur n'essaie pas de nous tirer des larmes mais plutôt de nous retourner les tripes avec finesse.