Vu dans la compétition internationale du FIDMarseille 2021, Jojo est un film d'une grande délicatesse. Porté par le jeu très riche, passant du rire à l'émotion en une seconde, du jeune garçon qui joue Jojo (et qui a obtenu le prix d'interprétation) et le jeu tout en finesse de Romane Charbonnel qui est lunaire, troublante. La lumière est incroyable, sorte de tableau claire-obscure où on est tantôt ébloui, tantôt dans la nuit. Et l'invention formelle, sans jamais être poseuse, dont fait preuve le réalisateur est bluffante. Une scène de danse de l'enfant face au soleil restera longtemps dans ma mémoire. J'étais réservé à l'idée de voir un biopic sur l'enfance de l'écrivain Georges Bataille mais en fait c'est à l'opposé de ce genre de narration. Collot invente un quotidien magique où érotisme, animalité et humour cohabitent. Une grande claque esthétique pleine d'émotion et de rires.