L'endoctrinement de la jeunesse Allemande est le sujet de ce Jojo Rabbit, qui voit Adolf Hitler comme la seule voie à suivre. Adolf est là constamment pour le petit Jojo, il est son ami imaginaire qui le suit partout. Nul doute à avoir, Adolf est la solution à tous les problèmes. Taika Waititi veut jouer avec l’innocence de l'enfance qui croit tout ce qu'on lui dit. D'ailleurs toutes les raisons d'y croire sont présentes, puisque c'est un peuple entier qui ne jure que par Hitler, ils le voient comme une rockstar. Donc comment ne pas voir en celui-ci l'homme idéal? Le réalisateur d'ailleurs n’hésite pas à faire un parallèle avec la Beatlemania. La vision d'Hitler a plus de force que celle de la mère de Jojo. Ce qui aide le petit garçon à croire en se discourt c'est qu'il idéalise l'homme. Il ne le voit que par les yeux des autres et par l'image qu'on lui envoie. Contrairement à sa mère qu'il côtoie quotidiennement Hitler n'a pas de défauts. Lui ne force pas à se laver les mains avant de passer à table, ni ne sonne l'heure du couché. C'est la vision des enfants de voir toujours mieux dans les autres et surtout mieux que dans ses parents. Il est dans la position de l'enfant qui trouve les parents des autres trop cool et qui ne voit dans ses parents que des rabats-joie.


L'idée du film est là, cependant le réalisateur n'arrive jamais à faire prendre ce qu'il cherche à faire. Il veut le parcours de cet enfant jonché, de joies, d'amour maternelle, de drôlerie et de drame, tout en le saupoudrant d'une bonne dose d'humanité. Si on voit tout ce qui est mise en place, rien ne fonctionne. L'humour ne marche pas car il ne surprend pas, tout comme le reste n'étonne pas un instant. Ça manque de naturel tout ça, tout est trop calculé pour chercher à faire apparaitre le rire ou les larmes chez le spectateur. Les routes qu'empreinte le réalisateur sont trop voyantes, c'est le problème majeur de ce film. L'instant dans lequel l'enfant suit le papillon se veut inattendu. On suit le cheminement du petit jojo pris par la beauté de ce papillon en vole, jusqu'à que ce moment qui se veut poétique bascule dans l'horreur. Waititi voudrait nous cueillir en cassant la légèreté de sa scène avec le drame, seulement ça ne marche pas car il ne sait pas faire oublier l'atmosphère de fond sur lequel son film est bâti. D'autant que le grossier stratagème de construction utilisé lors de cette scène fait tout rater. Il ne faut rien connaître au cinéma pour se laisser prendre par cette scène. La crédibilité de certains éléments ne fonctionne pas, comme lorsque la Gestapo vient fouiller la maison. Et ces Allemands qui parlent anglais, ça rend le tout encore moins crédible. L'autre chose qui saute aux yeux est que Waititi cherche à imiter le cinéma de Wes Anderson, il en utilise les codes narratifs et les codes visuels. Les éclairages sont très proches, les plans comme dans le cinéma d'Anderson sont aussi souvent parfaitement symétriques. Moonrise kingdom reste constamment en tête, évidemment parce qu’il s'agit d'enfants et que ceux-ci ont en plus une tenue vestimentaire quasi identique dans les deux films. Waititi a un modèle dont il voudrait capter l'essence pour construire son film, il copie bien les choses, seulement il ne sait pas leur apporter une âme. Pour que ça marche il faut quelque chose en plus que ne possède pas le réalisateur. Quelques petites choses fonctionnent tout de même sporadiquement, mais bon c'est loin d'être aussi réussi que le modèle sur lequel il lorgne.

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le 28 janv. 2020

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Heurt

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