Le manga a toujours été un support malmené par ses live action. Exceptés certains outsiders comme Gantz ou Ichi the Killer, on ne compte pas beaucoup de réussites. La faute incombe souvent à un budget ridicule et des acteurs qui surjouent (du moins, selon nos critères d'européens). Le côté immature et assumé des shonens est un poids supplémentaire ( le film d'Assassination Classroom,argh!!! ). Et pourtant les producteurs ont osé s'attaquer au monument délirant que représente Jojo's Bizzare Adventure. En effet, ce manga connu pour ses exagérations visuelles fantastiques, notamment les célèbres "poses Jojo" qui rendent l'oeuvre culte, est un principe que des acteurs en chair et en os ne pourront jamais retranscrire. Le principe des stands pourrait paraître obscur à un néophyte, ce qui rend l'adaptation encore plus difficile. Et en plus ces petits fripons commencent par le 4ème chapitre du manga; le fameux "Diamond is unbreakable"!!
Cependant, Takash Miike n'est pas un débutant, et réalise ici son 101ème long métrage. Ses films ont une patte visuelle indéniable ( Lesson of the evil, Visitor Q, Audition), et sont pour la plupart résérvés à un public averti. Et le récit en question démarre plutôt fort, un type visiblement dérangé, la lumière est travaillée et l'ambiance est... sérieuse. Heu... oui c'est bien réalisé...
S'enchaîne le générique pop qui détonne carrémment avec la phase d'exposition qu'on vient d'ingurgiter. Pas glop!
Une scène ou apparaît Koichi qui joue carrémment mal. Oui en toute objectivité, c'est mauvais.
Il rencontre Josuke qui est plutôt bon en comparaison!
Les 15 premières minutes soufflaient déjà entre le chaud et le froid, mais je restais plutôt captivé, le rythme était bon et les SFX étonnamment réussis. S'ensuivit le combat avec Angelo, très réussi.
La dernière partie (oui vous avez bien lu, 3 parties) fut l'occasion de découvrir le fameux combat dans la maison abandonnée, que je ne spoilerai pas. Il occupe quasiment la moitié (!) du film du moins c'est ce que j'ai ressenti tant le tout était mal rythmé et tirait sur la longueur. Les motivations du méchant sont les mêmes que celles du manga, à la différence près qu'ils essaient de nous rendre une histoire aussi grotesque émouvante, même si bien amenée cela aurait pu marcher.
Ce dernier combat, auquel s'ajoute maladroitement un invité surprise histoire de teaser la suite, est foutraque et ridicule.
Pour conclure, on a un film qui oscille entre le loufoque par son univers qui ne s'assume pas vraiment, et se prend trop au sérieux avec un pathos et une lenteur qui ruinent la dernière partie. Il n'y aura sûrement aucune suite et je ne l'attends pas particulièrement malgré la présence évidente de "vous-savez-qui" en méchant principal. Soyons honnêtes, adapter JJBA était une entreprise vouée à l'échec, et même si le film n'est pas un ratage total, l'ambiance du manga est dénaturée et fait perdre de son charme pop au film. Dommage!