Un western mi-figue mi-raisin qui tenait de belles promesses sur le papier mais ne les a exaucées qu’à moitié. A la croisée du western spaghetti et du western crépusculaire, Castellari démontre toutefois qu’il n’a pas perdu son sens de la mise en scène et nous propose plusieurs séquences assez prenantes bien qu’il faille attendre la fin du film pour véritablement voir exploser son talent de cinéaste. La représentation de la violence vaut notamment son pesant de cacahuètes, l’introduction par exemple est dure et dramatique tout en nous plongeant directement dans le bain. Par contre certains aspects du scénario m’ont déplu, je pense à ce petit côté « homme en communion avec la nature » qui est bien cucul sur les bords. D’autant plus que la relation de Jonathan avec l’ours n’est pas ce qu’il y a de plus marquant, j’avais limite l’impression de me retrouver devant un épisode de Walker Texas Ranger au far-west (chacun ses références…). L’apport au récit de cette sous-intrigue demeure vraiment insignifiante pour le coup tant le traitement réservé à celle-ci n’est pas inspiré.
Mais là où je dirais que le bât blesse vraiment, c’est que ce film se détache finalement très peu de l’influence de Keoma. Ce qui fait que j’ai eu l’impression d’assister à une quasi-redite du film mais sans réelle surprise malgré quelques beaux restes de sa maestria. Alors clairement ça reste un film correct grâce à son illustration de la violence comme je l’ai évoqué précédemment. Et à la manière de Keoma, l’action est également bien mise en scène avec quelques passages en caméra à l’épaule bien immersifs dont l’intensité est accentuée par un montage efficace. Mais voilà, nous sommes beaucoup trop proches du remake déguisé alors que le film aurait pu se focaliser davantage sur le côté suite spirituelle de son aîné en interrogeant le mythe de son personnage avec plus de finesse. Un western très agréable en fin de compte si l’on prend en compte ses qualités cinématographiques intrinsèques mais une petite déception à l’arrivée pour le manque d’inspiration de l’histoire. Dommage !