Histoire et mise en scène parfaites
Si certains courts-métrages peuvent se montrer parfois un peu répétitif au niveau des gags, il n'en est absolument rien avec Jour Nuit qui se présent comme un réel modèle d'inventivité, où en six petites minutes, presque sans paroles, le cinéaste Teddy Newton parvient à faire de ce court un véritable plaidoyer à la tolérance et à l'acceptation de la différence.
C'est l'histoire de Jour qui se réveille au petit matin. Jour il évolue dans un décor tout noir (ce sera comme cela tout le film) jusqu'au moment où il découvre Nuit en train de dormir. Le premier est interloqué et réveille Nuit. Les deux personnages vont tout d'abord se tirer l'un sur l'autre, vanter à leur propre façon leur mérite.
Cette première partie tend à vouloir imposer à l'autre que l'on est le meilleur et que notre petit monde comme il évolue est bien plus intéressant que celui de l'autre. Pourtant, au fur et à mesure des actes, des tentatives d'impressionner autrui, Jour et Nuit vont mieux apprendre à s'apprivoiser. Le tout dans un défi technique assez passionnant puisque les deux personnages évoluent toujours sur un fond noir séparant en deux les actions et offrant probablement le plus remarquable des split-screens.
Et puis Nuit entend un discours humain sur la différence qui fait peur à l'autre alors qu'elle a énormément à apporter. Ca dure à peine quinze secondes, mais ça fait comprendre aux deux personnages qu'ils ont en fait beaucoup plus à s'apporter en évoluant ensemble plutôt que de se quereller bêtement.
Le court s'achève lorsqu'au crépuscule et au lever du soleil Jour et Nuit deviennent l'autre. L'échange est perçu de la plus belle des manières par les protagonistes et en à peine six minutes, Newton a réalisé l'un des meilleurs films sur le sujet. Simplement.
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