Jours d'amour par Maqroll
Un film tardif du néo-réalisme italien qui vivait là ses derniers feux ou presque. Giuseppe De Santis s’associe à la réalisation avec Leopoldo Savona pour nous donner cette savoureuse histoire de paysans qui sont trop pauvres (ou trop radins) pour marier leurs enfants (Marcello Mastroianni et Marina Vlady, qui forment un couple plein de grâce). Le début est excellent, dans la plus pure tradition du néo-réalisme, montrant les rudes travaux des champs et des personnages pittoresques. Puis l’intérêt faiblit peu à peu car le scénario tourne en rond et s’enlise dans des méandres inutiles qui nuisent à l’unité du film et à sa fluidité, avant de rebondir pour une fin optimiste, mais juste en apparence car l’avenir de ce couple sans fortune est loin d’être linéaire. La caméra de De Santis est très juste, décrivant la dure condition des paysans italiens des plaines, misérables, avares et roublards. La recherche sur les couleurs est de bout en bout excellente. On peut déplorer toutefois un manque certain de conviction dans le propos, comme si le genre se parodiait lui-même, ayant atteint ses buts et déroulant désormais une partition un peu inutile… Un beau vestige tout de même et un grand réalisateur.