Pop Fun

Si d’aventure vous en aviez marre de ce tapin nostalgique de l’Hollywood moderne, cette course aux wink-wink qui oublie qu’à l'arrivée si on a rien raconté et rien proposé de neuf on a juste fait du fan service écervelé, ce déterrage d’œuvres qui n’ont rien demandé et surpassent généralement leurs revisites mercantiles, mais que vous souhaitiez tout de même vous prendre une bonne bouffée des décennies passées, Days of Thunder semble tout approprié.

Imaginez Top Gun, mais avec des bagnoles de Nascar. Même producteurs, même réalisateur, même star montante, même arcs narratifs. Un produit Jerry Bruckheimer/Tony Scott qui fleure bon la naphtaline. Une histoire vue et revue d’un outsider rebelle, d’une rivalité qu’un accident transforme en amitié, et d’une blonde à la clé (Nicole Kidman, qui rencontre alors son futur ex-mari Tom Cruise). Une formule éculée nimbée dans des filtres jaunâtres de coucher de soleil, rythmée par les synthés clinquants de Hans Zimmer et le bruit des bolides qui avalent le bitume dans le plus basique des sports ricains. Risible par moments (je n’ai pu m’empêcher de penser à Ricky Bobby, roi du circuit pendant tout le film, notamment via la présence de John C. Reilly), mais toujours premier degré.

A ce que j’en écris, on pourrait croire que je n’ai pas aimé ma découverte du bazar. Mais malgré toute l’onéreuse simplicité mise à l’écran, j’ai eu la sensation de retourner en enfance, de tremper mon biscuit fourré au chocolat dans une grande tasse de lait à l’heure du goûter (entre 16h et 17h30, pas avant, pas après). Days of Thunder s’est glissé en moi comme un souvenir poussiéreux d’un après-midi d’été. C’est déjà plus que ce que j’en espérais.