Peut-être le film le plus décevant de Paul Meyer que j'ai eu l'occasion de voir. Pas vraiment parce que le bonhomme rate son coup au niveau de la réalisation ou au niveau du message qu'il souhaite transmettre mais plus tôt dans le format du film.
Juan Jimenez, séquence d'un film est une oeuvre qui n'est uniquement qu'une présentation de ce que sera une série de plusieurs épisodes (huit pour être précis) sur l'immigration en Belgique. Il en résulte en fait un énorme sentiment d'inachevé au point qu'on aimerait pouvoir découvrir cette série de huit épisodes. La fin de ce court ne possède même pas d'apparition du mot à l'écran, comme si on avait coupé véritablement en plein milieu du film.
Alors bien sûr que Meyer ne veut que présenter la chose mais néanmoins il se dégage de l'oeuvre un sentiment de frustration. D'autant que le cinéaste belge n'a une nouvelle fois passons pareil pour pouvoir capter l'attention. D'abord par son noir et blanc toujours aussi bien travaillé, à travers ce voyage initiatique où le jeune Juan passe de l'enfance à l'âge adulte à dos de mulet (mais avec Juan adulte qui semble évoquer ses souvenirs de jeunesse à travers la voix off). Mais aussi en sachant capter des émotions et des visages comme nul autre.
Je rajouterais également en petit défaut cette voix off qui me semble singulièrement froide, pas vraiment accrocheuse sans être non plus rebutante.