Autour de son personnage-titre dont la famille a fui l’Espagne franquiste pour s’établir à Tanger, Farida Benlyazid brosse une trop ambitieuse chronique féminine et féministe. Juanita, personnage féminin énergique jusqu’à l’hystérie, concentre les relations avec les autres protagonistes qui entrent et disparaissent du film sans réelle explication.
Il ressort de Juanita de Tanger une impression de film mosaïque durant lequel les saynètes se succèdent sans réel lien entre elles. Dès lors, le récit se délite progressivement. La raideur psychologique de Juanita et le mélange des langues (espagnol, arabe, français, anglais) dans des dialogues descriptifs (rien ne passe par la mise en scène composée exclusivement de plans fixes) mais aussi dans les soliloques… font barrage à toute empathie.