Un film jouissif, plein d’espoir et de vie, de Fatih Akin, cinéaste allemand d’origine turque, qui ne cesse de proposer sa vision d’un monde coloré, bigarré et multiracial où les êtres humains sont juste des êtres humains. Le petit jeu autour des frontières est paradigmatique et Fatih Akin lui-même dans un rôle de douanier montre bien la direction. Espèce de road-movie (mais c’est réducteur de classer ce film dans quelque tiroir que ce soit, c’est surtout la quête de la femme, de l’amour, du soleil… Dans le rôle principal, Monty Bleibtreu est magnifique. À ses côtés, la radieuse (et solaire !) Christiane Paul est exemplaire de sobriété et de grâce. Le voyage picaresque de la Bavière aux rives du Bosphore est filmé avec la liberté habituelle de l’auteur. On l’a comparé à Kusturica… C’est à mon avis faire beaucoup d’honneur à Kusturica, cinéaste certes intéressant mais beaucoup trop hystérique dans son expression et lassant à la longue. Rien de tel ici avec un cinéma certes extraverti mais juste et équilibré, invitant à des valeurs éternelles : l’aventure, le partage, la vie…