Démonstration de la réaction d'un corps humain à une température extrêmement élevée.

Soyons direct : Ce spectacle est très mauvais.

Certes l'humour est subjectif (le public lui, enfin une partie minoritaire captée par les caméras de C8, rigole) mais objectivement ce n'est pas drôle.

Toutes ses blagues reposant sur le fameux "Si y avait ça... ça se passerait comme ça...".

Et surfant (le mot est bien choisi car il va y avoir, au fil du spectacle, pas mal d'eau sur scène... vous allez comprendre) entre les blagues faciles, faibles et surtout beauf.

Mais ce spectacle est très intéressant.

Selon moi, ce spectacle est bien plus qu'un spectacle.

Le spectacle de Julien Courbet est une véritable expérience.

Je m'explique mais tout d'abord un peu de contexte.

Le spectacle, d'une durée d'1h30 environ, est enregistré, en direct sur RTL et D8 (maintenant C8), dans un camping à Puget-sur-Argens dans le Var (83) le jeudi 16 juillet 2015.

Nous sommes donc en été et pas n'importe quel été car l'été 2015 est l'un des étés les plus chauds qu'on a eu ces dernières années (le 2ieme le plus chaud depuis 2003 selon ce site http://actualite.lachainemeteo.com/actualite-meteo/2015-08-20-06h18/ete-2015---le-2eme-plus-chaud-apres-2003-28640.php).

A l'échelle départementale, la température du Var était, en été 2015, au-dessus de la moyenne française et le mois de juillet fut le plus redoutable avec un record de chaleur allant jusqu'à 38,9°C. (http://www.linternaute.com/voyage/climat/var/departement-83/2015)

Bref Julien Courbet s'apprête donc à faire son comic-out dans un climat qu'on peut qualifié d'extrêmement chaud.

Ta gueule, Dédé ! Le spectacle commence.

Audacieux comme il est, Julien décide de commencer le spectacle en entrant sur scène... en dansant. Selon lui, les gens qui font du one man show sont obligés de le faire... quelqu'un peut l'informer que non ?

Mais son audace ne s'arrête pas là car Julien est vêtu d'une chemise bleu clair assez serré et d'un jean.

Vu l'endroit, il aurait pu se permettre de venir en petit t-shirt, short et paire de tong.

Mais non, Julien il reste classe, il s'habille comme un parisien lorsqu'il y a un peu de soleil.

On assiste par la suite à une succession de blagues aussi drôles que les blagues dans les Malabar.

Mais il n'y a pas de blagues dans les Malabar. - un.e SensCritiqueurs.euses

Effectivement. Il est bien là le problème.

Quand soudain, on remarque quelque chose.

Quelque chose qui vient d'apparaître.

Quelque chose qu'il n'était pas là au début.

On se demande ce que cela peut bien être.

Puis... Paf. On remarque que...

Julien Courbet transpire.

Après tout, Julien reste un humain.

Un humain qui produit et évacue sa propre sueur par ses glandes sudoripares.

On voit alors une tâche qui se dessine sur le torse de l'humoriste.

On rigole. Puis très vite, on oublie.

Sauf que, 5 minutes plus tard, on constate que la tâche est plus grosse qu'avant et tel un running gag on constate à nouveau, toutes les 5 minutes, que la tâche devient de plus en plus grosse.

Au bout de 30 minutes, presque l'intégralité de sa chemise (désormais bleu foncé) est trempée. Il reste une heure, on se dit que maintenant le seul truc qui nous faisait marrer est fini et...

Attendez une minute...

Je rêve.

Une tâche commence à se former sur son pantalon !

Et oui.
Le bas de sa chemise trempée lui arrive au niveau du sexe donc la sueur de Juju commence à se propager sur son pantalon.

C'est donc reparti pour 30 minutes de "Regarder la tâche de sueur de Julien Courbet grossir" (qui, au passage, aurait dû être le titre du spectacle).

Entre temps, Julien continue à faire ses blagues qui ne sont, je répète, pas drôle ce qui est embêtant pour une blague... mais bon les gens rient... (par politesse ? ou menace ?)

Tâchehood.

Malheureusement la sudation de Julien, qui a beau être abondante, stagne.

On commence à ressentir une certaine mélancolie. On repense à ces moments où on a vu ces tâches de sueur grandir sous nos yeux. On se rappelle d'elles quand elles étaient toutes petites. Puis on se rappelle qu'on les a vues naître.

Mais ça y est, ce sont des grandes tâches maintenant.

Il faut les laisser vivre leur vie de tâche qui se terminera sûrement dans un lave-linge (ou dans un grand feu de bois).

On se remet en question sur la brièveté de la vie. Julien lui fait une blague sur Mimie Mathy.

On voit le bout du tunnel mais il paraît être assez loin et en plus y a un train qui fonce droit sur nous.

Commence donc la dernière demi heure du spectacle qui est interminable.

On sent que Julien est à bout. Il balance ses vannes comme s'il voulait s'en débarrasser le plus vite possible pour enfin être "libérer, délivrer" comme le dit si bien Maître Gims.

Fantasmant déjà sur lui étant le roi des neiges : vivant dans un château de glace, ne portant aucun vêtement à part ses lunettes, s'écrasant des boules de neiges sur les tétons etc... En somme, le rêve de tout Homme qui est dans une fournaise.

De plus, à ce stade du spectacle, Il luit énormément.

Il devient, à ma connaissance, le premier homme-lampe de l'histoire. Il réfléchit la lumière d'une manière assez impressionnante et surhumaine. Cela ne m'étonnerait pas que le public ait pris des coups de soleil vu comment Julien éblouit.

Néanmoins il ne lâche rien.. Un peu comme moi devant mon écran m'imposant ce one man show.

Pourquoi je continuais à regarder ça ?

Je pense qu'un lien s'est crée entre Julien et moi : je sentais que, tous les deux, on souffrait chacun de son côté de l'écran.

On se soutenait mutuellement.

Je le regardais jusqu'à la fin, lui tentait d'y parvenir à cette fin.

Je me suis un peu senti comme un coach qui encouragerait son élève à finir la course alors que ce dernier est essoufflé et exténué... et unijambiste.

"Tu peux le faire Julien. Tu peux le faire."

Et il l'a fait : Il a terminé son spectacle.

This is the fin.

Au final, ce spectacle, je l'ai vécu comme une expérience où j'ai dû lutter, un peu comme Julien, contre mes propres démons.

J'en suis ressorti grandi. Quant à Julien, il en est ressorti grandi mais aussi plus léger, je pense, vu la quantité astronomique de sueur qui a perdu.

Il me semble même avoir aperçu un morceau d'entrecôte, sûrement son repas du soir, sortir de ses pores. C'est pour vous dire à quel point il a sué.

D'ailleurs à propos de la sudation, je pense que ce spectacle... ou devrais-je dire ce "show" ("Fait show ici" aurait été un bon titre pour ce spectacle aussi)... ce show devrait être étudier en SVT et plus largement dans des études de biologie car on a, ici, une très bonne démonstration de la réaction du corps humain lorsqu'il est dans un climat qu'on peut caractérisé de très chaud.

Qui sait, dans le futur, on aura peut-être régler les problèmes de sudation grâce au comic-out de Julien Courbet.

Fini les déodorants.

DonkeySlurp
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le 31 oct. 2022

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DonkeySlurp

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DonkeySlurp
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Démonstration de la réaction d'un corps humain à une température extrêmement élevée.

Soyons direct : Ce spectacle est très mauvais.Certes l'humour est subjectif (le public lui, enfin une partie minoritaire captée par les caméras de C8, rigole) mais objectivement ce n'est pas drôle...

le 31 oct. 2022

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