La famille, ses non-dits et les petites éclaircies du quotidien.

Juliette au Printemps, c’est une adaptation de bande dessinée, aux matériaux de bases déjà intéressants. Blandine Lenoir, par le prisme de son combo, n’a plus qu’à rendre sensible cette famille dysfonctionnelle essayant de faire encore bonne figure malgré un non-dit de taille faisant encore souffrir Juliette, qui s’est malgré tout accrocher comme elle pouvait ( notamment grâce à sa façon de sentir la poésie de la vie par le dessin).Izia Higelin, laisse de côté son charisme pour camper cette trentenaire sensible, vaillante et pas si paumée que cela,réalise une bonne performance. La sauce prend également grâce à Jean-Pierre Daroussin, père lunaire et aimant mais aussi grâce à Sophie Guillemin encore très à l’aise dans ce rôle de femme forte en ayant ras le bol de sa vie de mère et d’épouse.Juliette au Printemps dresse donc un portrait sans fards de la famille et de ses individualités aux antipodes ( où force et sensibilité s’opposent, se scrutent et n’arrivent pas toujours à trouver la concorde). On suit les péripéties de ce groupe comme un observateur aussi curieux que navré, aussi amusé qu’ému par moments. Les petites éclaircies du quotidien ( comme la rencontre de Juliette avec Polux, le père écoutant le 33 tours préféré de sa jeunesse, la « nonna »retrouvant avec gourmandise l’amoureux de sa maison de retraite et même les escapades charnelles de la sœur et de son amant) rappellent ce qui nous meut, nous porte pour continuer à apprécier la vie et nous rappeler que l’essentiel tient à ses moments indispensables pour nous sentir bel et bien accomplis dans notre humanité. Pour tout cela, et au delà de ses petits moments de crispation,le film vaut le détour car il ne nous caresse décidément pas dans le sens du poil!

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le 12 juin 2024

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