Lies, lies, lies...

En tant que fan de Teen movies à l'américaine, dont les exemples français ne sont pas légion - Les Beaux Gosses et Le Nouveau en tête de file - j'attendais ce film avec impatience et j'ai été contente de pouvoir le voir dans ma région où il a remporté le prix des Rencontres ciné-salon.

Juniors est un film qui commence sur un fil, on ne sait pas si on doit aimer ou détester ces deux sales gosses, et je dois dire que j'ai été prise en étau entre l'empathie et le rejet pendant une partie du film. Et puis, la magie opère. Pour un film français, la comédie est franchement réussie, la salle a beaucoup ri.

Et le film glisse lentement vers la romance naïve et l'émotion d'une relation entre deux copains et surtout entre un fils et sa mère. Vanessa est sous-exploitée mais prodigieuse dans ce rôle d'infirmière dépassée et nous tire une larme à la fin du film lors d'un discours prononcé face aux membres d'un conseil de discipline marqué par la présence d'un prof de sport à qui on mettrait volontiers une tarte, si on n'avait pas peur de prendre une droite en retour. Les ados, j'imagine non-professionnels dans l'ensemble, sont bons et attachants.

Dans l'ensemble, j'attendais une franche comédie, mais l'encart "les beaux gosses à la campagne" est partiellement faux. Car si le chef-d'oeuvre de Sattouf y allait franco dans la grivoiserie, jusqu'à provoquer l'hilarité, Juniors est son versant plus sensible, élégant, fin, et c'est en ça qu'il en est particulièrement pertinent et représente une proposition rare dans le paysage cinématographique français. Les deux films ont en tout cas en commun de parler habilement d'une génération qui, je l'espère, viendra en salle pour se reconnaître dans les personnages. Ou alors, ils iront voir Barbie.