Xavier Dolan, j'adore. Son cinéma est tout à la fois : vivant, intense, joyeux, émouvant, violent, déchirant etc...
Juste la fin du monde est l'un de mes favoris. Tourné au Québec avec de célèbres acteurs français, cela créé une étrange dichotomie qui n'a peut-être frappé que moi. Pourtant le décor est accessoire, les acteurs étant filmés en gros plan au plus près de leur émotions et de leurs sentiments. L'expression des visages, les regards, les postures sont l'ADN de cette dramatique réunion de famille. Les mots arrivent presque après, preuve en est les quelques silences, instants de grâce, qui émaillent ce long métrage tiré de la pièce de théâtre de Jean-Luc Lagarce. Le silence en dit parfois plus long que d'incisifs échanges, et pourtant ceux-ci ne manquent pas.
Après une absence prolongée et inexpliquée, Louis rend une visite éclair à sa famille pour annoncer sa maladie et son issue fatale. C'est évidemment compliqué pour lui mais ça l'est apparemment tout autant pour eux, incapables qu'ils sont de gérer le retour d'un fils ou d'un frère indéchiffrable. Celui-ci ne va pas les aider beaucoup à passer le cap.
C'est un cinéma bouleversant, magnifique d'inventivité dans sa mise en scène aux apparences pourtant sobres. Les acteurs sont impeccables et ma scène préférée, le tête-à-tête entre Nathalie Baye et Gaspard Ulliel est une pépite d'émotion pure.