Juste la fin du monde est adaptée d'une pièce de théâtre et on peut dire que cela se ressent tant dans le jeu des acteurs que dans la réalisation du film. Je dois avouer que je suis très étonné d'avoir véritablement accroché sur ce film. Je pense que cela est dû notamment à mon interprétation du film. Malgré une belle prestation de Marion Cotillard (et pourtant je ne suis pas fan de l'actrice), le film prend toute sa richesse en faisant abstraction des personnages environnants Vincent Cassel et Gaspard Ulliel. Parce que c'est cette confrontation qui donne toute sa richesse à ce récit. Nous avons d'une part Gaspard Ulliel représentant la réussite artistique, la finesse culturelle, l'intelligence créé à partir de rien; et d'autre part Vincent Cassel représentant la crétinerie et la beauffitude dans toute sa splendeur. Ce personnage est envahissant, dépourvu de délicatesse et coupe court à tout échange possible. Vincent Cassel l'interprète merveilleusement bien et donnant même un grand coup d'humour là où le tragique prend lentement place...
Là où mon interprétation prend sens, c'est que je vois la raison dans le personnage de Vincent Cassel et l'attitude du connard dans celle de Gaspard Ulliel. Et qu'en fait, même si Cassel n'a pas la finesse intellectuelle (dans son personnage interprété bien entendu) pour exprimer le mal profond qui l'envahit face à l'attitude son frère, il en demeure pas moins celui qui a raison et qui veut se protéger ainsi que les siens. Bien que Gaspard est certainement incompris dans son parcours et dans son identité, il représente à mes yeux, le personnage lâche par excellence... Et c'est cette vision, ce retournement par rapport à ce qui s'impose comme évident au départ qui m'a personnellement énormément plu. Après, je pense que le film est sujet à bien des interprétations et que d'ailleurs dans les personnes m'accompagnant lors de la séance, je dois être le seul à en avoir tiré cette philosophie... Mais soit, cela m'a été une expérience fortement plaisante.
Les dialogues du film sont pimentées et s'enchainent tantôt de manière nostalgique, tantôt de manière désordonnées. Cela donne beaucoup de dimensions différentes au film et c'est dans cela qu'il puise sa force à mon sens...