Il était 13heures quand j'ai décidé d'aller au cinéma, il pleuvait. J'ai cherché quelque chose de familial, pas loin de chez moi, pas forcément beaucoup de choix, je suis allé voir ce film non pas par défaut mais sans vraiment de raisons. Je savais que les images seraient belles, je savais que la bande-son serait très bien, je savais que les couleurs seraient bien gérées. Je savais tout ça. J'aime bien Xavier Dolan, mais je l'adore pas. Je le trouvais souvent trop facile - trop facile - trop facile.
Et là il m'a bien calmé.
J'avais oublié la magie de Gaspard Ulliel, jouant ici une timidité contrôlée, une force insoupçonnée, un mort pris dans les vivants. Une longueur d'avance pleine d'arrières-pensées. Cassel donne de la folie puis du crédit au frère resté, manqué, raté, fatigué, usé.
Les mots ne sortent pas, les visages s'ouvrent puis se referment.
À la fin, il y en a dans la salle qui pleurent, pour dire la vérité, il y en a qui pleurent même au début et au milieu.