Louis, un homme atteint du sida, décide de retourner au sein de sa famille après 12 ans d’absence pour lui avouer sa mort prochaine. Il retrouve alors toutes les tensions qu’il avait quitté des années auparavant.
Ce film m’a semblé être un pur chef d’œuvre. Le genre de film qui vous obsède une fois que vous l’avez regardé, auquel vous ne pouvez pas arrêter de penser. Il est rempli de logorrhées, traitant la plupart du temps de sujet insignifiants. Et c’est bien ce qui fait sa beauté. On assiste à des scènes de disputes fréquentes, et l’on constate que la volonté des personnages de sortir de cet échec de la parole auquel ils font face passe par ces dialogues insignifiants, ces anecdotes elliptiques. L’on remarque également le fait que chacun est enfermé dans un rôle. Antoine est l’homme méchant et brutal, l’ouvrier, Louis s’apparente lui au fils prodigue, à l’intellectuel. Cette famille est on ne peut plus basique, le père est absent, et le topos de la rivalité entre frères est également très présent. Ce film est universel, puisque chacun peut s’identifier à la situation familiale et/ou au personnage de Louis, qui est rendu sympathique du fait de sa mort prochaine. Sa crainte de la mort est une sorte de memento mori, puisqu’elle est une peur partagée de tous. Le fait que le film se déroule un dimanche, le jour où la plupart des familles déjeunent ensemble, n’est pas anodin non plus. La façon de parler plutôt vulgaire, la recherche permanente du mot juste, permettent encore une fois une identification du spectateur. C’est cette universalité qui fait son charme, puisque chacun peut se retrouver dans Juste la fin du monde. La thématique de cette incapacité à communiquer est certainement la plus importante, et laisse un suspens : Louis arrivera-t-il à annoncer qu’il va mourir?