Après Juste La Fin du Monde, le cinéma de Xavier Dolan ne sera plus jamais comme avant.
Le jeune prodige canadien semble ouvrir une véritable marche vers la maturité,
et ce, en gardant ses bonnes particularités d'antan
(le talent de rendre intéressant un scénario qui se veut banal, une bande son très contemporaine pourtant très éloignée du mitraillage de musiques commerciales à la Suicide Squad, ...) pour en acquérir de nouvelles dignes des plus grands cinéastes internationales
(l'art de manipuler la catharsis en accentuant l'intensité de ses scènes fortes, ou encore de diriger un casting toujours plus prodigieux).


J'ai été grandement surpris par le réalisme de la mise en scène:
Les personnages principaux sont tous très bien travaillés, plus que dans ses précédents films où sa propre réincarnation avait tendance à monopoliser le récit.
Ainsi, nous voilà dans un contexte qui se veut propice au plongeon du spectateur dans cette œuvre remarquable malgré la monotonie de certains passages,
provoquée notamment par des dialogues trop longs, des successions d'actions trop vives pour le cadrage que Xavier Dolan utilise ici (proche des personnages avec de nombreux plans rapprochés).


Malgré ce contexte difficile plus ou moins bien géré de huis clos théâtrale,
On peut que se sentir saisi par des dialogues, à l'apparence simples car parfois humains trop humains, mais pourtant si travaillés où se mêlent parfaitement tout les sentiments, les envies et natures différentes de chacun des personnages.


Mais dans Juste la fin du monde, on retrouve aussi toutes les spécificités que nous aimons déjà tant dans le cinéma de Xavier Dolan:
Ses séquences poussées esthétiquement notamment dans ces séquences « type clip de musique » (j'en aurais bien voulu un peu plus mais si c'est au risque de tomber dans la parodie je m'en contente: une séquence dans l'ancienne maison avec Adèle en extra non merci), des personnages toujours aussi convaincants de vérité, empreints d'humanisme (même si parfois celui d'Antoine s'apparente trop à celui d'un bulldozer).


De plus, on peut noter que ce casting 5 étoiles a été utilisé avec brio, Vincent Cassel et Marion Cotillard nous offrant tout deux des performances à faire rougir certains acteurs hollywoodiens surcotés (ou même des français qui ont cru malheureusement pouvoir obtenir ce statut grâce au succès d'un seul film: dédicace à Omar Sy), en restant malgré tout éclipsés par le formidable personnage de premier plan.


Gaspard Ulliel nous épatent dans un rôle à la fois plus que maîtrisé, mais également ancré dans la réalité dans laquelle se trouve le personnage de la pièce théâtrale:
On sent les convictions incertaines de celui-ci s'écrouler plus l'idée du crépuscule de sa vie l'accable, son silence s'intensifier plus la confrontation avec le monde qui l'entoure lui semble déraisonnable (sans que le jeu de l'acteur en pâtisse réellement); une performance grandiose qu'on aimerait revoir un jour de la part de l'acteur de 31 ans.


Avec Juste la fin du monde, Xavier Dolan prouve, encore, qu'il a sa place dans la cour des grands en optant pour un style plus réfléchi, subtile, mature qui semble toujours fidèle à son esprit qui plaît tant.

BLACK-COBAIN
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le 1 oct. 2016

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BLACK-COBAIN

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