Comme un vol de coucou hors du boitier natal

La troisième fois où Louis, alias Gaspard Uliel, dit à Léa Seydoux (à moins que ce ne soit à Marion Cotillard) "Je suis désolé..." je me suis demandé s'il n'allait pas non plus s'excuser de nous infliger un personnage aussi plombant dans un film aussi braillard. C'est après un énième plan sur son visage lourd de toute la misère du monde que son rôle de soldat Caliméro dans le récent "Les Confins du monde" m'est venu en tête. Une récidive en quelque sorte. Après la Fin puis les Confins du monde, il serait peut être temps de l'embaucher pour un chtite comédie, le gars Uliel, non ? Peu importe laquelle d'ailleurs. Juste histoire de le dérider un peu.
Il faut dire qu'il a de quoi faire la tête, le beau Gaspard. Des retrouvailles pour le moins ratées avec une famille dont on comprend très bien pourquoi il n'a pas eu envie de les voir 12 années durant. Une mère quand même bien à l'ouest, un frère odieusement con (mais fragile ok bon d'accord), une petite sœur paumée camée (avec une Léa Seydoux elle aussi abonnée aux rôles jefaislatronchesques ) et pour suivre les prises de têtes familiales avec ses grands yeux effarouchés, une Marion Cotillard qui a l'air de se demander ce qu'elle fout dans cette galère.
Un film bavard, criard qui enchaine sans surprise ses quatre scènes attendues- Louis et sa belle-soeur, Louis et sa mère, Louis et sa soeur et Louis et son frère. Quatre longs dialogues à la portée souvent incompréhensibles à défaut de saisir les enjeux et les liens derrière ces cinq personnages.
Quant à la réalisation de Xavier Dolan et de ce qu'elle était censée apporter à la pièce de Jean-Luc Lagarce, elle est assez décevante. Quelques morceaux de bravoure musicaux, pâles échos de ceux de Mommy et quelques scènes oniriques sibyllines comme celle de ce coucou fugueur dont la métaphore semble aussi téléphonée qu'improbable.


Personnages/interprétation : 4/10
Histoire/scénario : 3/10
Mise en scène/ musique (hum)/photographie : 5/10


4/10

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le 12 mai 2019

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Theloma

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