Les films DC n’ont jamais réussi à faire fonctionner leur formule de héros émo, qui sauvent le monde tout en tuant des centaines de personnes au passage. Du coup, avec Justice League, ils choisissent définitivement leur chemin : si on ne peut pas battre Marvel à leur propre jeu, on va faire la même chose. En moins bien.
Qu’on se mette d’accord : les films Marvel sont rarement excellents et jamais exempts de défauts (même si le cru 2017 est plutôt bon). Mais tout ce qu’ils font de mauvais, Justice League le fait en pire. Systématiquement. À commencer par le méchant full CGI ultra lambda dont l’épicentre du plan pour détruire la terre se trouve dans une zone de Russie habitée uniquement par Philippe Etchebest et sa famille. Quel enjeu est-on sensé ressentir quand le combat final se passe dans un endroit inhabité, rempli de tentacules de pierre en CGI qui attaquent les héros, le tout éclairé comme une version fan service du Mordor ? Combat final superbement bâclé par ailleurs, que l’on interrompra pour une petite blagounette de Superman sans conséquence.
L’humour fait plutôt mouche, d’ailleurs, et c’est normal puisque c’est les mêmes clins d’œils au spectateur que chez Marvel, un humour facile et sans risque, qui vous fera au moins sourire. Et si ça ne me choque pas que Flash balance des blagues, parce que c’est globalement Spiderman, rien n’aurait pu supposer en regardant Batman V Superman que ces deux-là seraient des personnages qui seraient décrits un film plus tard comme « de grands enfants ». Pour parler de Flash, d’ailleurs, c’est le seul personnage des 3 nouveaux venus qui mérite le détour : attachant et amusant, il apporte un peu de cœur au métrage. Seul lui et Wonder Woman arrivent à tirer cette farce vers le haut.
Écueil de tous ces films très sériels, Justice League est aussi très mal écrit : les personnages passent leur temps à contextualiser ce qu’ils vont faire, à parler de la signification des choses et de leur passé, quand bien même c’est évident à l’écran et/ou ça avait déjà été expliqué dans l’opus précédent (Wonder Woman qui attrape quelqu’un avec son lasso et lui dit « Mon lasso de vérité véritable t’oblige à dire la vérité »). On aurait pu facilement couper 30 minutes sans perdre grande substance.
Pour tout le reste, ça reste du Snyder pur jus : c’est moche, vulgos, éclairé avec les pieds. C’est aussi laid que con, et c’est un film très con, jusqu’à utiliser « Everybody knows » au premier degré. Mais bon comme d’habitude avec les productions DC, on va avoir l’armée de fanboys qui vont arriver en hurlant qu’on est des haters, qu’on ne comprend rien, que Snyder est un génie etc… J’y suis pour rien, moi, si Justice League est une immonde purge. Mais si vous voulez du positif pour finir, voilà : c’est une immonde purge, mais pas autant que Batman V Superman. Au moins ça.
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