Zach Snyder, dans ce Justice League, veut inviter la mythologie grecque ( qu’il a auparavant développé dans 300) et la superposer aux destins de Superman, Wonderwoman, Batman, Flash et Aquaman. Cette idée audacieuse sur le papier ( car les destins des dieux antiques rappellent les mouvements de certains surhommes modernes),n’évite pas l’écueil de la confusion des genres.C’est bien dommage car l’entrée en matière du film montrant une humanité en perte de repères, vouée à la violence sonnait juste.La mort de Superman aurait pu être un canevas pour faire entrer une menace cohérente et bien réelle.Or l’entrée de Steepenwolf , avec ses légions flairant la peur humaine, relègue complètement l’entreprise scénaristique de Justice League. Bruce Wayne, dont le seul super-pouvoir est d’être « riche », en coordinateur d’équipe de super-héros, perd tout le crédit qu’il avait acquis sur le personnage de Batman et fait amèrement regretter les films de Christopher Nolan. Justice League, avec une accumulation de références et des scènes d’action musclées dont l’intérêt n’est pas toujours évident se laisse suivre sans sidérer. En voulant mixer le spectaculaire et des approches hasardeuses sur la psychologie des membres de la Justice League ( mention particulière à ce Superman revenant uniquement à lui-même quand il revoit Loïs Lane), Zach Snyder ne rend pas service au film de super-héros. Il aura fini par orchestrer une partition indigeste au service de sa propre vision pas vraiment adéquate.