Coup de coeur d'une terrienne !
"Grâce à la science et à la technologie, nous pourrons rencontrer des races étrangères, et ces étrangers, ce sera nous. " Norman Spinrad
J'avais entendu parler de K-pax via l'émission de Florence Porcel « La folle Histoire de l'Univers ». Comme j'aime beaucoup ses podcasts et son enthousiasme communicatif pour notre vaste espace, j'étais impatiente de découvrir ce film et j'avais donc un a priori positif. Je ne m'attendais cependant pas à avoir un tel coup de cœur.
J'ai d'abord craqué pour le scénario dans son ensemble, même si la fin je suppose ne fera pas l'unanimité. Vous savez, ce film est un peu comme Shutter Island, il alimentera les débats sans fin après sa diffusion et aucune des réponses données ne satisfera jamais tout l'auditoire...Cependant, pour tout le reste du film, on ne peut que saluer la double dimension fantastique/réaliste de l'histoire qui nous permet de découvrir et de contempler tantôt notre univers, tantôt les ressorts de l'âme humaine, tout aussi étendue et complexe. De plus, ce fil narratif à double tranchant donne du relief et de l’ambiguïté aux personnages, ce qui me les a rendus bien plus attachants et je suppose plus fascinants.
Les personnages sont d'autant plus attachants que ce film est d'une certaine façon un hommage donné à l'Humanité et aux hommes sans tomber dans la sensiblerie ou la facilité.
Je me suis personnellement beaucoup identifiée à tous ces personnages qui étaient complètement envoûtés par les histoires de Port au sujet de K-Pax -parce que la curiosité est universelle-, et qui ont espéré pouvoir s'enfuir avec lui vers un autre système solaire. -parce que la recherche du bonheur et ses obstacles le sont aussi.-
Mais le bonheur n'est pas sur une planète inconnue mais sur Terre si l'homme le décide. Pour trouver l'oiseau bleu, c'est à dire le bonheur, il faudrait cultiver les meilleurs côtés de l'être humain c'est à dire la patience, la compassion et la solidarité et d'une certaine manière, considérer chaque être humain comme un membre de sa famille. A l'échelle individuelle, cette attitude nous permettrait de trouver le bonheur, et à l'échelle humaine, de créer un monde meilleur semblable à tout ce que nous voudrions trouver sur k-pax, incarnation d'une possible utopie. Beau message n'est-ce pas ? Compte tenu de ce qui se passe dans le monde d'aujourd'hui, une telle vision fait du bien et remotive les idéalistes !
Du point de vue de la réalisation, j'ai beaucoup aimé les portraits. Certains gros plans parvenaient tout à fait à cerner les émotions des personnages, à dévoiler leurs pensées avec beaucoup de pudeur et de délicatesse. En outre, je ne sais pas si j'ai halluciné mais il m'a semblé que certaines scènes avaient été filmées via un filtre de couleur bleu/vert par instants, ce qui donnait un aspect irréel et fantasmagorique. Le rythme du film porte en lui une certaine lenteur à la façon du film The Mist adapté d'un roman de Stephen King tout en ayant l'efficacité d'un bon polar grâce à la B.O et aux dialogues jamais ennuyeux, toujours utiles à l'intrigue.
De fait, j'aimerais finir cette critique en parlant de bande originale de ce film qui m'a fait penser à un album de Jean-Michel Jarre ou de Vangelis. (Dont je suis évidemment une grande fan.) Cela faisait longtemps que je n'avais pas entendu une B.O aussi originale et aussi pertinente pour un film. On nous gave tellement de ces habituelles ballades en piano mélancoliques, ou de ces cohortes de violons plaintifs que j'étais bien heureuse de ressentir des émotions nouvelles en parfaite harmonie avec le sens du film, son rythme, et sa réalisation.
Donc voilà, ceci est ma première vraie critique sur ce site, j'espère n'avoir pas été maladroite. Si vous avez trouvé ma critique ennuyeuse, dites vous alors que c'est à l'opposé du film que j'ai essayé de vous présenter, et courrez le regarder, vous le ne regretterez pas !