Kanaval, film franco-canadien, aborde un sujet en apparence prometteur, mais dont le traitement m’a laissé quelque peu perplexe. Si l’idée de départ : la fuite d’Haïti vers le Québec, sur fond de traumatismes et d’imaginaire enfantin est porteuse, la réalisation et le scénario n’ont pas su, à mes yeux, concrétiser cette richesse narrative.
Le mélange des styles, entre réalisme, absurde et onirisme, m’a semblé difficile à appréhender. J’ai eu du mal à m’immerger pleinement dans cet univers où l’imaginaire occupe une place importante, sans pour autant réussir à me captiver. Cette alternance entre réel et fantasmé, qui aurait pu être un atout, m’a davantage perdue qu’embarqué.
Par ailleurs, certains aspects du récit m’ont paru survolés, ce qui a freiné mon attachement aux personnages et ma compréhension des enjeux. J’aurais souhaité en apprendre davantage sur le contexte du conflit en Haïti, qui reste en toile de fond mais insuffisamment développé. De même, le rôle de la mère du jeune protagoniste reste flou, tout comme celui des personnes bienveillantes qui l’accueillent et l’entourent. Ces personnages secondaires, pourtant attachants, semblent parfois réduits à de simples figures d’accompagnement, sans réelle profondeur.
Enfin, la longueur du film a accentué cette impression de dispersion. Certains passages paraissent étirés, sans apporter d’éclairage supplémentaire sur l’intrigue ou les émotions des personnages.
En résumé, Kanaval est un film dont l’intention est louable, mais qui m’a laissé sur ma faim. Si j’aurais aimé pouvoir en dire davantage de bien, mon ressenti reflète plutôt une déception face à un potentiel narratif qui, à mon sens, n’a pas été pleinement exploité.