Karaté Kitch

Difficile pour moi de parler de Karaté Kid. Contrairement à beaucoup, c'est un film que j'ai découvert que tardivement et non pas lors de ma tendre enfance. Ainsi, j'y porte un regard ou la nostalgie est totalement absente mais tout en gardant une pointe de bienveillance, due à l'affection que je porte à ce style de film propre aux années 80. Karaté Kid, c'est l'histoire de Daniel, un gamin sans histoire, qui quitte son Texas natal pour s'installer sur les plages dorées de Californie avec sa mère. Je pense qu'il n'y a rien de mieux que le bon vieux résumé Netflix tout pété pour résumer ce film : "Il n'a pas d'amis, il est harcelé... Mais un vieux prof de Karaté a la retraite va lui apprendre à se faire respecter". Hormis le fait que ce synopsis bafoue certains aspects majeurs du film (Miyagi n'est pas prof de karaté et il n'enseigne pas le Karaté pour que Daniel "se fasse respecter"), il reflète tout de même la simplicité du scénario. Daniel c'est le gosse qui se fait victimiser par tout le monde, qui va apprendre un sport de combat badass, participer à un grand tournoi, le gagner alors que son entrainement a débuté il y a deux mois, foutre une raclé au méchant (mais alors très méchant) loubard de service et au passage, draguer la blonde du film.

En somme, si l'on prend Karaté Kid pour ce qu'il est, c'est à dire un film pour enfants relativement classique, forcé de constater qu'il penche plutôt vers le côté "mauvais film". Le spectateur devine l'intégralité de l'intrigue au bout de quelques minutes de film, les personnages sont caricaturaux (mention spéciale a Kreese, un méchant vraiment très méchant), ça regorge des clichés américains qu'on voit partout dans les films de cette époque (et souvent en mieux), Daniel est une véritable tête a claques, l'histoire d'amour avec Ali (qui joue Jennifer dans Retour vers le Futur 2 !) tourne en rond pendant les trois quarts du film et le tournoi final est vraiment très mal mis en scène (étonnant pour l'homme qui a réalisé le premier Rocky). Et pourtant... Et bien je n'ai pas vu passer les deux heures de film.

Faut avouer que quand on fouille un peu, il y a vraiment de bonnes idées dans le film. Déjà la relation entre Miyagi, joué par l'excellent Pat Morita, et Daniel est assez intéressante de par le fait qu'elle se trouve au centre du film. Le premier voit en l'autre un fils spirituel tandis que Daniel trouve en Miyagi le père qu'il n'a jamais eu. Autre point positif, la scène ou Miyagi raconte son histoire passée à Daniel, un passage qui est à l'opposé total de la bonne humeur générale du film, mais qui est pourtant appréciable. On notera aussi la place centrale qu'occupe le Karaté au sein du film et la volonté de la part des scénaristes de le représenter non pas comme un sport d'attaque (image qui avait été popularisée par des films comme La fureur du Dragon avec Bruce Lee) mais de défense. Miyagi n'enseigne quasiment aucune technique offensive à Daniel, uniquement des moyens de se défendre. Enfin, l'OST de Bill Conti (qui a aussi travaillé sur la saga Rocky) est très bonne, s'adaptant parfaitement aux scènes montrés à l'écran et apportant un réel plus à l'action (mention spécial au theme "You're the best").

En somme Karate Kid n'est pas le film du siècle. Apprécié à sa sortie par des millions d'enfants, il n'est aujourd'hui qu'un simple produit de l'industrie cinématographique américaine des années 80. Mais Karaté Kid ne mérite pas pour autant d'être oublié. C'est clairement un film que je vous conseille de montrer a vos enfants, qui nul doute, passeront un très bon moment. Les valeurs transmises par le film sont plutôt louables (on peut toujours évoquer la pitoyable condition de la femme dans ce genre de films, mais ça c'est quelque chose que l'on retrouve dans la majorité des films de l'époque) et le scénario, bien que convenu, se laisse suivre sans déplaisir.