Ce film suédois de 1954 débute de manière fort étonnante pour raconter le parcours de Karin Mansdotter, roturière qui deviendra reine de Suède durant le XVIème siècle. En effet les vingt premières minutes de ce film sont muettes, avec intertitres et surtout elles rappellent les fantaisies filmées de Georges Méliès avec des décors en cartons dessinés, des trucages désuets puis soudain le film se transforme. Cela se mue en tragédie, en adaptant la pièce Eric XIV de August Strindberg pour laquelle Alf Sjöberg imite le style des adaptations shakespeariennes signée Orson Welles, avec les prises de vues, les angles caractéristiques du maître américain (contre-plongées, plongée du coin d'une scène, lentille déformante, ...). La troisième partie, et épilogue est dans sa forme plus classique. Cette histoire n'est pas spécialement passionnante, la galerie de personnages est intéressante mais cela ne fascine pas comme récit, malgré certains passages brillamment dialogués.