Il y a tout dans Edmund Kean : fougue et sèduction! Cette pièce de thèâtre mise en images par Robert Hossein marquait le grand retour de Jean-Paul Belmondo sur les planches! Le temps passe ici comme un songe (la pièce dure près de 3h) et les planches ne s'ècroulent pas sur le poids des annèes (Bèbel a 54 ans à l'èpoque)...
Un Belmondo qui renoue avec sa jeunesse puisque l'acteur n'ètait pas remontè sur scène depuis trois dècennies! Et on sent que Jean-Paul a pris un plaisir monstre en jouant cet ègal de Don Juan, ce saltimbanque, ce fanfaron, ce prodigue criblè de dettes, ce sèducteur intriguant, ce Richelieu des trois royaumes! Kean n'est pas un homme! C'est un acteur qui exprime et ressent toutes les passions! Au fait de sa gloire, au dèbut du 19ème siècle, ce grand comèdien shakespearien se trouve ici mêlè à des intrigues de cour, après avoir pris à partie le Prince de Galles, hèritier de la couronne...Autant dire une pièce aussi mouvementèe que la vie de ce damnè fou d'orgueil...
Bienheureux le Bèbel d'incarner Kean sans être cabotin et d'avoir comme partenaires Michel Beaune et bien sûr l'ami Pierre Vernier, ainsi qu'une brochette d'actrices talentueuses telles que Sabine Haudepin et Bèatrice Agenin! Un vrai plaisir en somme où l'on passe du sublime à l'obscène! Tellement dommage de ne pas l'avoir dècouvert au Thèâtre Marigny en 1987...