Keith
6.1
Keith

Film de Todd Kessler (2008)

Si Keith avait été le premier teen-movie que j'aie jamais vu, je l'aurais probablement aimé. Mais là, ce n'est qu'un parmi d'autres. Il n'a rien d'offensant, d'insultant pour le cinéma, mais il est totalement insipide.


Le film délivre une galerie de personnages qui sont de véritables caricatures du genre. Je me permets de faire les présentations:



  • le petit-ami parfait: ici avec option latino, il est grand, beau, fort, intelligent et sportif. Il parle trois langues couramment, a visité l'Europe (mais pas un pays dont il parle la langue, dommage). Sensible, prévenant, compréhensif, chevaleresque, il s'attire les faveurs de la fille parfaite mais s'avère trop fade, trop lisse pour elle et son besoin d'émancipation.


  • la fille parfaite: ici personnage central du film, elle est blonde, belle, populaire, intelligente et sportive. Elle est sur le point d'obtenir une bourse pour une prestigieuse université, mais ce monde de diktat parental l'étouffe et elle ne rêve que de s'évader. Ses réactions sont totalement proportionnées: elle déclare forfait à un match et hypothèque ses chances d'obtenir une bourse et donc chie sur son futur, mais c'est normal, son partenaire de labo n'a pas donné de nouvelles depuis deux semaines. Enfin vous ne comprenez décidément rien !


  • le bad boy: le mec est tellement alternatif qu'il n'a jamais une réaction classique. Il a un cœur de pierre, une répartie solide et un je-m'en-foutisme qui le rend à la fois beau et mystérieux (le duo gagnant pour les lycéennes). Pourtant, il renferme un traumatisme bien plus profond qui va casser cette image insensible (NOOOOOOOOOOOON ?!? Si je te jure, tu l'avais pas vu venir ?). Comme c'est un bad boy, il fait des trucs de bad boy: il joue au billard, il conduit vite, il glande sur la rive du lac où personne ne va, il dépose des boules de bowling sur le palier des gens (hein ? quoi ?!). Il joue avec la mort quoi.



Les autres personnages sont tellement anecdotiques qu'ils ne méritent pas d'être mentionnés. Ajoutez à cela une intrigue cousue de fil blanc où le seul suspense sera de découvrir le fameux traumatisme que cherche à dissimuler le bad boy. Un suspense insoutenable je vous dis.
L'héroïne suit exactement le cheminement qu'on attend d'elle: célib => beau gosse => bad boy => célib => bad boy. Nique sa mère Duke, au moins j'ai un copain dur à l'extérieur mais moelleux à l'intérieur !


Le film est donc dénué d'intérêt et tente même le coup du romantisme exacerbé sur la fin pour nous faire dire que l'amour, c'est beau quand même. Les acteurs ne sont pas mauvais, mais ils auraient dû lire le scénario avant de s'embarquer dans un film aussi ordinaire.
A éviter, à moins de s'ennuyer ferme un dimanche après-midi pluvieux et d'avoir déjà vu tous les films possibles.

JakeElwood
3
Écrit par

Créée

le 17 janv. 2015

Critique lue 1.4K fois

5 j'aime

Jake Elwood

Écrit par

Critique lue 1.4K fois

5

D'autres avis sur Keith

Keith
JakeElwood
3

Just another teen movie.

Si Keith avait été le premier teen-movie que j'aie jamais vu, je l'aurais probablement aimé. Mais là, ce n'est qu'un parmi d'autres. Il n'a rien d'offensant, d'insultant pour le cinéma, mais il est...

le 17 janv. 2015

5 j'aime

Keith
madameM
9

Une petite pepite

Keith est le genre de film, qui, à la base, n'avait rien pour me plaire: une histoire d'amour avec un mec mystérieux, un peu pommé et pas forcément attirant, et une jolie fille populaire et riche...

le 11 mai 2014

4 j'aime

Keith
MarieAdl
9

Un miracle

Keith, c'est un peu un film miraculeux : des acteurs spécialisés dans le nanar pour ados, un thème abordé cliché avec des personnages un peu stéréotypés. Le genre de film sur lequel on tombe par...

le 6 févr. 2014

4 j'aime

Du même critique

Seul sur Mars
JakeElwood
6

Il faut encore sauver Matt Damon.

Après la vague de biopics en tout genre et l’overdose de super-héros, sommes-nous en train d'assister au début de la mode des films dans l’espace ? Après Gravity et Interstellar pour ne citer qu’eux,...

le 23 oct. 2015

50 j'aime

4

Annie Hall
JakeElwood
7

A relationship, I think, is like a shark. You know? It has to constantly move forward or it dies.

Attachez vos ceintures, nous voilà partis pour 1h33 de dialogues non-stop ! Pas d'escale avant la fin du film, j'espère que vous avez pris vos précautions. Considérée par beaucoup comme une des...

le 22 juil. 2014

50 j'aime

3

La Chasse
JakeElwood
9

Le poids des mots.

En premier lieu, pour avoir vécu dans la province danoise, je tiens à souligner le réalisme prenant du village au cœur de l'hiver danois. On s'y croirait à tel point, aussi bien au niveau des décors...

le 2 mai 2014

39 j'aime

4