Ken Park
6.3
Ken Park

Film de Larry Clark et Edward Lachman (2003)

WOUAIS LES ENFANTS ILS FONT DES BÊTISES PARFOIS

Un enchaînement de clichés débiles et mal utilisés pour un ensemble incohérent et inintéressant. Le stéréotype classique de la jeunesse délinquante, le thème de la relation parent/enfant (notamment père/enfant) à l’adolescence, celui de la jeunesse déprimée et blazée, qui cherche à s’occuper sont survolés et le film se perd dans un désir manifeste de choquer. En additionnant les sujets susceptibles de faire parler de lui, le film perd tout rythme et chacun de ces thèmes sont seulement partiellement présentés, ce qui donne au film un air de faux. Comment aborder correctement les sujets complexes que sont l’inceste, la religion, l’homosexualité, la drogue, l’oisiveté, le meurtre de sa famille ou la prostitution en une heure et demie ?
De plus, le film sort en 2003, il souffre de la comparaison facile avec des œuvres sorties dans la décennie précédente telles que Requiem for a Dream (prostitution, drogue, déchéance, dépression, oisiveté) de Darren Aronofsky en 2000, The War Zone (pour ce qui est de l’inceste) de Tim Roth en 1999, Elephant et Paranoid Park de Gus Van Sant en 2003 et 2007. Comment ne pas être déçu par Harmony Korine (le scénariste) qui écrira le merveilleux scénario de Last Days (2005) et réalisera et écrira le plutôt bon Spring Breakers (ou en tout cas nettement meilleur) qui traitent parfaitement bien de l’oiseveté pour le premier et de la débauche, de l’alcool, des drogues pour le deuxième ainsi que de l’émancipation. En plus on y retrouve cette dimension « fait divers » qui peut déranger et qui, surtout, permet la création d’une réelle atmosphère (La photographie de Last Days et Spring Breakers bordel de fesse !).
En parlant de technique de cinéma, on est confronté à un certain vide, un abysse. Pourtant, cela commençait bien, avec une présentation des personnages, certes facile, mais qui témoigne d’une certaine originalité dans la narration et la réalisation. Mais après, que se passe-t-il ? Plus rien d’intéressant, quelque chose de très académique, juste efficace (et encore). Alors que le film recherche une forme de crudité, les scènes de sexe, sont simplement moches et mal rythmées, sans aucune sensualité, ni provocation particulière, même pas une once de rudesse, de violence. Eh, Larry, Edward, il ne suffit pas d’avoir une obsession pour la verge et les tétons qui pointent pour rendre du sexe cru ! Faites un stage chez Darren (Aronofsky) ou même Lars (Von Trier) !
Pourquoi s’attaquer à un thème aussi vaste et ne pas s’être concentré sur un de ses aspects, ce qui aurait permis une plus grande profondeur dont est capable Harmony Korine ?


Amicalement, bisous.

ChosesProd
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le 20 janv. 2016

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