J'ai révisé complètement mon jugement en 7 ans.

Quand j'ai vu ce film pour la première fois en 2011, j'avais 16 ans. Je n'avais pas à l'époque tout le bagage culturel que j'ai acquis depuis, ni la capacité d'apprécier certaines techniques cinématographiques ou certaines références. Dès lors, je m'étais ennuyé fermement devant "Kill Bill : Volume 1". Je lui reprochais son invraisemblance (nous n'avions que 5 litres de sang, écrivais-je à l'époque pour moquer les litres d'hémoglobine qui jaillissaient de certains personnages) et le fait que la musique n'allait pas du tout avec les scènes.

Pour autant, plus de 7 années après, j'avais le sentiment que j'étais dans l'erreur, qu'il me fallait revoir ce film pour peut-être réviser mon jugement à l'aune de ma formation intellectuelle et culturelle plus poussée qu'à l'époque.

Et, effectivement, le problème venait de ce manque de maturité : j'étais passé à côté d'énormément de références et je n'y avais pas vu tout l'hommage au cinéma que recelait ce film, du western spaghetti au cinéma hong-kongais. Lorsque je vois un personnage faire un saut gigantesque, je ne me suis pas dit "n'importe quoi, c'est tellement pas crédible" mais plutôt "ouh, le petit hommage au Wu xia pian !". Le film s'est alors transformé à mes yeux : "Kill Bill : Volume 1" était devenu un orgasme cinéphile !

Le talent de Quentin Tarantino n'est pas une chose facile d'accès. Pour en apprécier pleinement l'envergure, il faut s'y connaître en cinéma. Le jeune ado que j'étais ne pouvait pas apprécier les dissonances entre la musique et les scènes car il ne pouvait pas les comprendre. Aujourd'hui, je pense tout le contraire : ce sont ces dissonances qui font le sel du film. C'est cette audace à la fois visuelle et auditive qui rend le film de QT tellement original et intéressant. C'est ça qui en a fait un film culte. C'est ça qui fait que la plupart des livres sur le cinéma mentionne "Kill Bill".

Et puis, l'histoire en elle-même est passionnante et Uma Thurman incarne bien La Mariée / Black Mamba. On traverse donc le film avec appétit et on se repaît de toutes les références et de toutes les audaces de Tarantino. Un chef d'oeuvre !