Killer's Delight est un petite thriller américain de 1978 qui connaîtra une exploitation française en VHS avec un joli visuel signé par le célèbre dessinateur et illustrateur Laurent Melki. Vaguement inspiré par les meurtres de Ted Bundy le film reste l'unique réalisation de Jeremy Hoenack par ailleurs connu comme technicien dans divers domaines (Son et Montage). En revoyant le film on comprend qu'il n'ai pas laissé d'empreinte marquante y compris dans l'univers bis des films de psycho killer tant le résultat s’avère aussi mou que dispensable.
Le film nous embarque à San Francisco ou une série de femmes sont retrouvées dénudées et mortes avec les os brisées. Un inspecteur local se lance à la poursuite d'un tueur ayant visiblement une préférence pour les jeunes femmes qu'il prend en auto stop.
Un suspens haletant, un tueur inquiétant, une longue et difficile enquête, des scènes chocs … Vous ne trouverez strictement rien dans Killer's Delight de ce qui fait l'essence même d'un bon thriller basé sur la traque d'un psycho killer. Bien au contraire ici tout est fade et mollasson à commencer par le tueur lui même qui en plus d'avoir comme souvent un problème à régler avec sa mère, possède un sérieux déficit de charisme qu'il comble en utilisant des déguisements de farce et attrapes assez ridicules type perruque bouclée et fausse moustache. Du coup il est presque aussi repérable qui si il portait un nez rouge et un tee shirt jaune avec maqué Coucou c'est moi le tueur , ce qui n'empêchera pas notre flic à la perspicacité toute relative et au flair de cochon truffier atteint de rhinite chronique d'être souvent à côté de la plaque. Quant au petit plaisir de notre tueur en série il consiste à péter des phalanges et casser des bras en se délectant du bruit des os qui font crac, l'occasion pour le film de nous montrer deux trois plans vaguement honorifique avec un stagiaire effets spéciaux qui visiblement avait uniquement choisi l'option fractures ouvertes. Toutefois pas de quoi traumatiser qui que ce soit le film étant assez inoffensif niveau violence graphique et agissements du tueur. Quant au flic interprété par James Luisi il transpire la testostérone du bon mâle alpha des seventies comme lorsqu'il ordonne à bobonne et à sa fille de rester à la maison tant que le tueur rôde, en même temps il est clairement le mieux placé pour savoir qu'avec ses qualités d'enquêteur il est préférable de rester planqué jusqu'à la fin du film. L'essentiel de l'investigation consiste d'ailleurs à surveiller une piscine car c'est là que le tueur trouverait ses victimes, c'est à se demander si notre bonhomme est maître nageur ou sergent de police. En tout cas je me suis bien marré lorsque notre inspecteur va voir un médium pour faire avancer l'enquête (c'est dire à quel point il est largué) et que ce dernier lui touche le visage; notre dur à cuire lui lance alors un regard dans lequel on pourra lire un magnifique " Eh Oh du calme je ne suis pas encore chaud pour la gay pride ! "
Avare en action, en suspens, en horreur et même en érotisme avec simplement deux trois séquences dénudées qui sont pour l'anecdote doublées par la scénariste et productrice du film Maralyn Thoma, on s’ennuie clairement devant ce Killer's Delight. Même les personnages eux même semblent parfois s'emmerder à cent sous de l'heure au point de partir dans des digressions sur la pizza aux pruneaux et la nouvelle cuisine. A noter tout de même dans un second rôle assez amusant la présence du comédien Martin Speer vu dans La Coline a Des Yeux de Wes Craven.
Killer's Delight est un film qui n'avait imprimé ma rétine de cinéphage que pour le visuel de la jaquette VHS concocté par Laurent Melki et il est fort à parier qui d'ici deux jours il ne me restera encore une fois plus rien d'autre du film que le souvenir prometteur de son affiche française.