Deux couples de scientifiques longuement – et inutilement – présentés partent explorer une planète ayant soudain fait irruption dans le système solaire. Pendant le premier tiers du film s’accumulent les morceaux épars prélevés sur des documentaires tantôt spatiaux tantôt animaliers (stock-shot) pour notre plus grand déplaisir, narrés d’ailleurs par une voix off qui double également les porte-voix de la zone de lancement ! Puis nous débarquons sur une planète curieusement similaire en tout point à la Terre. La scientifique regarde au microscope avec son casque (pratique), les hommes montent une cabane en deux temps trois mouvements ; l’escapade se mue en sortie nature et découverte pour chercheurs paumés à la conscience environnementale contestable – ils se réjouissent de la destruction atomique de l’île explorée, explosion qui, comme chacun le sait, se limite à la seule île visée sans toucher les hommes et les femmes postés à quelques mètres de là – où l’on rencontre de grosses bébêtes pas gentilles qu’il faut alors exterminer. Le mâle fait craquer la chemise et joue la souffrance, la femelle hurle à faire rougir une diva. Exception faite d’un beau plan confrontant, dans la grotte, le couple au monstre, le seul intérêt de King Dinosaur est qu’il témoigne de l’effervescence américaine pour la conquête spatiale perçue comme course et moyen d’imposer une hégémonie à grands coups de bombe. Le reste est à balancer au fond d’une poubelle.